Bienvenue au Club

Le premier roman de l'été n'est pas une nouveauté mais un cadeau très pertinent : Bienvenue au Club de Jonathan Coe.

The Rotter's Club (en v.o.) vient du nom de la famille Trotter dont on suit les tribulations à travers les 70's. Paul, Lois et Benjamin vivent à Birmingham et étudient à King William, taxée "d'école pour gosses de riches" ou encore d' "usine à fabriquer des monstres et des tarés". Poudlard version trash. Leur adolescence va donc être marquée par des romances mais aussi par le climat qui pèse sur la Grande Bretagne de l'époque.

Un climat musical qui verra la mode passée du progressif au punk rock :
"La rumeur commençait à filtrer, jusque dans un no man's land culturel comme Birmingham, qu'un nouveau style de musique émergeait dans des endroits tels que Londres et Manchester. On commençait à répandre à voix basse des noms nouveaux : les Damned, les Clash et bien sûr les Sex Pistols. C'était la glorieuse résurrection du single de deux minutes. Finis les solos de guitare. Adieu les albums-concepts. Et le Mellotron ? Verboten !"
Benjamin, adepte des symphonies instrumentalo-expérimentale d'une demi-heure, déprime mais son pote Doug s'en accomode : pigiste pour le fameux N.M.E. à la suite d'un article remarqué dans son journal de lycée, il assistera aux prémices des Clash dans un club londonien.

Un climat social dans un pays où la politique se détourna du travaillisme vers le conservatisme Thatcherien. On vivra donc par procuration les luttes syndicales de British Leyland, usine automobile en pleine restructuration dans la récession de l'après choc pétrolier et la violence policière qui réprima la grève de Grunwick en 1977. Ces événements traduisaient aussi les tensions qui existaient avec les minorités : ces travailleurs indiens de Grunwick ou le quotidien de Steve, le seul élève noir de King William. Durant ces années-là, Birmingham vivait aussi dans la terreur de l'I.R.A (qui changea la vie de la famille Trotter) et à travers un nationalisme de plus en plus présent en Angleterre (émergence du British National Front) et aussi contre "l'impérialisme" de ce pays (réquisitoire de l'indépendantiste gallois Glyn).

Plus de 500 pages qui traversent avec brio le Royaume Uni des 70's en attendant la suite "Le Cercle Fermé" reprenant l'histoire de ces protagonistes à la fin des années 90.

Commentaires

  1. Jonathan Coe est un de mes auteurs préférés... son dyptique Bienvenue au lub / Le Cercle fermé est un chef d'oeuvre. Ne rate pas ses oeuvres précédentes, notamment Les Nains de la mort, il y a encore une relation assez étroite avec la musique qu'on aime :-)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Metallica/Gojira - Stade de France - Saint Denis - 12/05/2012

Miam Miam

Sebastiao Salgado - Genesis - Natural History Museum - London