Newspeak : British Art Now

A travers ses onze galleries d'exposition, la Saatchi Gallery présente 29 artistes contemporains britanniques. Située sur King's Road, dans le huppé Chelsea, l'entrée y est pourtant gratuite, possible grâce au mécénat de luxe organisé par Phillips de Pury & Company (Chanel, The Sunday Times, Google..). Pourtant, c'est en tout simplicité que des buts de football amovibles sont dispersés sur le pitch devant l'entrée. Le personnage au dessus de nos têtes ne semble pas avoir apprécié cette proximité culturelle ?

Non non, juste la première œuvre de Newspeak, la meilleure expo vue depuis bien longtemps dans ce qui peut être considéré comme l'antichambre du Tate Modern. Celle-ci ("some kind of escapism to a made-up world") est l'œuvre de littlewhitehead, le seul qui se contente d'un pseudonyme au fil des galleries où beaucoup gagnent à être connu. Scott King donne le ton avec un tableau de 2008 : Pink Cher. Entre Che(r) Guevara et une Joconde psychédélique tellement son regard semble nous suivre d'un coin à l'autre de la Gallery 3 où nous pouvons comme partout dans ce musée s'approcher au mieux des œuvres, non protégées par des cordes.

Comme par exemple le Furnited Island de Darbyshire ("we are what we buy")

Real Special Very Painting réalisée en 2009 par Barry Reigate ("my body cannot store. There's not enough ram, so it gets performed, transferred onto a piece of material through brush, paint, collage and whatever's to hand.")

Pixelweave de Rupert Norfolk : "colourfully Aubusson tapestry made with traditional techniques and exhibited on the floor with its thick fabric arranged in undulations. It becomes apparent that while some of the folds are real, others are the illusory effects of shifts in tone and distorsions in pattern, which have been integrated into its design."

Certaines artistes sont autant particulières que leurs œuvres. Sigrid Holmwood aime vivre selon le mode de vie du 16e siècle and "re-learn the life-skills of the past". A cette époque, le marché de l'art se développe avec des tableaux de paysans ou paysages. En 2007, elle y ajoute le fluo.

Dans la même gallerie, on reste scotché devant les détails des tableaux de Ged Quinn. De loin, ils semblent plutôt académiques dans le trait mais grouillent de messages subliminaux. Les références historiques et littéraires sont nombreuses, profanes et religieuses comme sur The Ghost Of A Mountain : "It is the Berghof, Hitler's mountain retreat, transplanted to Mount Purgatory. The house has been daubed by graffiti, tagged with words from a Willam Blake's poem". Dans les autres tableaux, il est aussi question de Tex Avery, Stanley Kubrick, d'ange déchu, de Rudolf Hess ou David Koresh.

La masterpiece de l'expo reste celle de John Wynne : Installation for 300 speakers, Pianola and vaccum cleaner. Les visiteurs s'attardent, écoutent, scrutent pour savoir comment ce spectacle opère. On entre timidement dans la pièce puis on y progresse. On remarque l'étage qui offre une vue inédite et laisse en découvrir le fonctionnement. "It uses sound and sculptural assemblage to investigate the borders between sound and music. These disparate components are brought together through digital technology which not only distributing the sounds but also controls the vaccum cleaner which in turn drives the Pianola."










Nous terminons comme nous avions commencé avec l'extravagance de littlewhitehead et son It Happened In The Corner... où on se surprend à regarder, méfiant, par dessus les épaules de ces jeunes capuchés.

Dans ce lieu inspirant, on pense aussi à la future génération en les initiant au dessin au bon son de Gaga (juste avant c'était Sweet Child O' Mine).




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