Hellfest- Day One

Arrivé après 15 heures sous les trombes d'eau, la Terrorizer Stage sera le premier refuge du festival. On pensait y trouver Scott Ian d'Anthrax mais non, le jeune papa a préféré rejoindre plus tôt que prévu le petit fils de Meat Loaf aux US. C'est donc l'autre guitariste d'Anthrax, l'excellent Rob Caggiano, qui est chargé de mener The Damned Things. Auteur de l'album Ironiclast il y a six mois, le groupe est une association improbable de trasheurs donc, des metalcoreux de Every Time I Die et des gentils rockeurs de Fall Out Boy. De ce cocktail naît des morceaux très efficaces en live. Les membres de Fall Out Boy prennent un plaisir fou à interpréter une musique plus dure, le hurleur apprécie de chanter (le single We've Got A Situation Here) et Caggiano doit trouver ces riffs assez reposant pour prendre le temps de profiter de l'enthousiasme des premiers rangs. Un concert très agréable, plus que la météo qui va hésiter entre soleil et averses bien que celles ci ne soient pas du tout démentes. Beaucoup moins en tout cas que le concert qui va marquer beaucoup d'esprits dans ce festival : Maximum The Hormone !

Ce groupe japonais s'est fait connaître grâce au manga Death Note qui a utilisé leur musique. On retrouve l'univers déjanté de certains mangas sur scène assurément. Si le bassiste est le pendant nippon de Flea, si le guitariste et le chanteur s'inspirent pas mal de System of a Down, Nao, jeune femme à la batterie apporte à la musique du groupe une originalité indéniable. Mêlant donc le metal alternatif à la J-Pop, Maximum The Hormone prend même le luxe de faire chorégraphier un morceau à la foule en hurlant des consignes en japonais. Qui a dit que le public du Hellfest n'était pas ouvert d'esprit ???!!! Ce vendredi va enchaîner les concerts de qualité. Il est désormais temps de voir The Cult pour la première fois en live. Si Billy Duffy est toujours aussi propre sur lui, Ian Astbury apparaît avec un look incroyable : cheveux longs, grosse barbe, lunettes noires et ventre imposant sous le blouson noir... On craint le pire mais pourtant, une fois n'est pas coutume, le frontman est causant et peu avare en tambourin lancé dans le public (tout comme la batterie dans la fosse aux photographes à la fin du show par Duffy, moins classe...). Le groupe débute par un classique de 1985 : Rain, alors qu'il ne pleut plus.. Raté ! Même si les albums plus récents ne sont pas oubliés (Rise, Dirty Little Rock Star), le groupe fait la part belle à Electric au son de Lil' Devil, Wild Flower et bien sûr Love Removal Machine. Sous la Terrorizer, pas de pose, pas de chant juste les trois types de Karma to Burn ! Le son est surpuissant pour une musique stoner qui se veut à la fois groovy et hypnotique. Dans un nuage de fumée, on remarque surtout un batteur, perché dans tous les sens du terme, au jeu spécifique, allant chercher les hautes cymbales, bras tendu. Rob Oswald insuffle avec ses camarades une dynamique qui rend en effet tout chant superflu. Finalement, la première partie parfaite pour les sudistes de Down !

On se croirait revenu deux ans plus tôt (Dio était alors bien vivant backstage à cette heure-ci...). Le groupe va proposer un show très proche, Anselmo (très affûté tout comme Pepper Keenan) les mêmes attitudes potaches et mégalo mais cette fois-ci sans Rex à la basse. On rajoute certes entre autres un Hail The Leaf pour faire plaisir à Phil mais le concert se termine toujours par Stone The Crow et Bury Me In Smoke. En étant fair play, on peut quand même souligner le jam final invitant la copine d'Anselmo à la basse et les mecs de Corrosion of Conformity sur scène (Pepper Keenan les rejoindra une heure plus tard sous la Terrorizer pour un ou deux titres). Pas de grands poètes mais des musiciens qui savent répondre présent ! Tout comme les Meshuggah à vrai dire. Pas un grand fan du chant monomaniaque du groupe, c'est surtout l'occasion de se caler devant deux grands grands techniciens du Metal expérimental : le guitariste Thordendal et le batteur Hakke. La pluie redouble sous les assauts de polyrythmie du groupe jusqu'à Future Breed Machine et son riff strident ! Le Hellfest est aussi exceptionnel pour le fait qu'après de tels concerts, il suffit juste de se retourner, faire quelques pas et surgit IGGY POP !

Les Stooges sévissent quand même depuis la fin des 60's. Si le temps a clairement fait son œuvre sur le backing band, Iggy ne change plus. Toujours ce corps élastique se contorsionnant d'entrée au son des cultes Raw Power et Search And Destroy, cette peau aux muscles sous-jacents, ce jean prêt à glisser (pas avant la fin du concert.....). Iggy profita pleinement de la nouvelle avancée vers le public, invita même quelques happy fews sur scène le temps d'un morceau (avec le chanteur de Valient Thorr en mode Pulp Fiction). Un grand moment de rock n' roll également pendant le I Wanna Be Your Dog, où on le retrouve cette fois-ci à quatre pattes dans la fosse aux photographes le fil du micro entre les dents... No Fun nous disent-ils pour conclure cette fête ? Hundred percent fun you mean Iggy ! On poursuit sous une Terrorizer bondée par le concert des très attendus Clutch.

Les Américains viennent d'assurer quelques concerts en première partie de System of a Down, font la joie des nombreux Anglais présents et devraient être bien plus connus en France si le public veut s'ouvrir à cette musique groovy à souhait. Si le guitariste Tim Stult est assez statique, le barbu Neil Fallon balaye la scène micro au poing sur les excellents The Mob Goes Wild ou encore 50000 Unstoppable Watts qui résume bien l'ambiance survoltée qui régne. Un public conquis qui va reprendre en chœur le gimmick d'Electric Worry ("Bang Bang Bang Bang Vamonos Vamonos") avec un Fallon, guitare en bandoulière en bon cowboy, absolument pas lonesome ce soir. Ce vendredi est pour l'instant un sans faute jusqu'à ce concert de Rob Zombie. Se concentrant sur le lucratif public US et sa carrière dans le cinéma, Zombie n'avait plus foulé les scènes européennes depuis 20 ans. Et encore, il a trouvé que cette tournée coûtait bien trop cher en logistique et a tout renvoyé aux States. On pensait découvrir un vrai show, nous n'aurons qu'un concert au rabais. S'entourant d'anciens musiciens de Marilyn Manson, Rob Zombie a du mal à assurer sur les titres du White Zombie, ne propose que des effets de scène peu originaux et surtout, comble du ridicule, écourte son set de 20 minutes. 20 ans d'absence, à peine plus d'une heure de concert, .... L'arnaque du festival. Dire que pendant ce temps, les Melvins écrasait la Terrorizer..
Il y a deux ans, In Flames n'avait que peu convaincu... En 2011, tout commence très fort avec l'enchainement Cloud Connected/Trigger. Ce soir, la tête d'affiche, c'est In Flames et ça se ressent : très bon son, belle mis en lumière, de la pyro. Le groupe axe sa set list sur les tubes de leur riche discographie : Pinball Map, Only For The Weak, Take This Life, Come Clarity. Proposer un tel show la veille de la sortie de leur album est très judicieux surtout quand les deux nouveaux morceaux joués ce soir (Deliver Us, When The Dead Ships Dwell) s'intégrent aussi bien à la set list, à l'image d'un nouvel opus de grande qualité. Anders est désormais très clairement le patron et est un homme de goût (vêtu de Clutch et Gojira). On le retrouve au top jusqu'au My Sweet Shadow final, avec un joli feu d'artifice dans la nuit de Clisson. In Flames conclut en beauté ce premier jour très réussi.



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