The Terrible Privacy Of Maxwell Sim

Les médias se sont récemment enthousiasmés pour le nouveau roman de Jonathan Coe, l'histoire d'un type qui tombe amoureux de la voix de son GPS. Très réducteur comme pitch. En effet, il faut avoir lu 150 pages des 340 du roman pour faire la connaissance d'Emma, nom que Maxwell Sim a donné à la femme qui hante le GPS. Une preuve parmi d'autres de la vacuité de la vie privée du "héros" du livre. Que l'on soit au début à Sydney, dans son appartement de Watford ou le long de son périple vers les Iles Shetland, Max a tout du loser parfait : sa femme vient de le quitter en amenant sa fille, son père, veuf, n'a jamais été vraiment intime avec son fils et il essaie de gratter l'amitié avec toute personne qui croise sa route : sa voisine de vol, un escroc de passage, une collègue de travail ou encore des amies d'enfance. En arrêt de travail pour dépression, on lui de propose pourtant de participer à la campagne marketing d'une marque underground de brosses à dent qui se veut écolo. Pour promouvoir la "marque", l'idée est d'envoyer quatre représentants au quatre coins du Royaume Uni pour illustrer le slogan de la campagne : "The Furthest". Max y voit une occasion rêvée de repartir de bon pied dans la vie sociale mais, à son habitude, échoue lamentablement. Il ne peut s'empêcher de faire des escales (allusion marine à l'épopée de Donald Crowhurst qui rythme le livre) auprès de proches qui le replongent dans un passé qu'il va découvrir encore plus terrible qu'il ne le pensait. C'est souvent par une correspondance d'un autre temps (les cartes postales de Roger, le mémoire d'Alison) que Max, en même temps que le lecteur que nous sommes, finit par comprendre les traumas de son existence. Un bon réalisateur pourrait en faire une sympathique comédie dramatique en s'arrêtant à la page 332. Comme Jonathan Coe nous le conseille : "You don't have to read anymore if you don't want to. The story is over", il vaut en effet éviter l'appendice final, conclusion alternative et improbable.