Metallica/Gojira - Stade de France - Saint Denis - 12/05/2012

En 2008, Gojira ouvrait pour la première fois pour Metallica sur la grande place d'Arras. A la veille de la sortie de The Way Of All Flesh, nous avions découvert Toxic Garbage Island et Vacuity en avant première. A l'époque, pour la première fois, Gojira apparaissait sur grand écran. Devenu un des favoris de James Hetfield, le groupe les a suivi en tournée aux Etats Unis et a su parfaitement dompter une grande scène centrale et un public pas toujours si ouvert d'esprit. Gojira est donc logiquement de retour en première partie de toute cette tournée européenne de Metallica. Dès 19h, les musiciens entrent sur scène sur Oroborus. Gojira joue bien au Stade de France ! L'enchaînement The Heaviest Matter Of The Universe, Backbone et Flying Whales rappelle à quel point From Mars To Sirius fut l'album clé pour le décollage du groupe. Sur cette triplette sans concession, Joe, Jean Michel et Christian occupent à plein cette avancée de scène autour du snakepit de Metallica. Ils ne ménagent pas leurs efforts et reçoivent un très bon accueil d'un public déjà nombreux. Le nouvel album sort le 25 juin. Ils profitent de cette audience large pour nous servir leur nouveau titre L'Enfant Sauvage qui est entre de plus en plus dans notre cerveau. Celui-ci va finalement subir les dernières attaques sur Vacuity (gros son de basse) qui achève le set. 30 minutes de concert qui sont passées très rapidement. S'il n'a pas la saveur d'un concert intimiste en club, ce show a pourtant des allures de consécration. 


Les petits arrangements de maison de disque ayant amené le groupe The Kills à jouer après Gojira, il faut prendre son mal en patience devant cette arnaque. La nuit n'est pas encore tombée quand Metallica investit le Stade de France à grands renforts d'écrans et d'un son bien plus puissant. Après 30 ans de carrière, le groupe joue devant sa plus grande affluence. Près de 80000 fidèles se sont empressés de craquer leur plan épargne logement pour voir ou revoir les Four Horsemen. Dans les gradins proches de la scène, le public est assez familial. Père ou mère écoutaient le Black Album il y a 20 ans et aujourd'hui, ils peuvent l'apprécier avec leurs enfants. Et tous sont donc présents pour l'écouter en entier lors de cette tournée qui lui est consacrée. Avec 30 millions de ventes dans le monde (dont 15 millions aux Etats Unis, la meilleure vente de ces vingt dernières années tous artistes confondus), l'album éponyme de Metallica est donc idéal pour rassembler les foules. Celles-ci qui chantent à gorge déployée l'intro culte des concerts de Metallica : The Ecstasy of Gold d'Ennio Morricone. Le concert va commencer tout simplement par le premier titre du premier album du groupe : Hit The Lights bien sûr. Sur ce titre (comme sur No Remorse joué peu après), James Hetfield ne l'interprète pas comme à ses 20 ans. Mais on ne peut que constater que le Jaymz est bien plus affuté qu'il y a vingt ans. On vieillit donc mieux en étant sobre. En terme d'interprétation, Hetfield est d'ailleurs, à mes yeux, le (seul?) maître à bord. Ulrich étant important pour l'image de Metallica mais quand même souvent à la rupture en terme de tempo. Et je n'ai pas le souvenir d'avoir beaucoup regardé Hammett ou Trujillo du concert.


 Les poings se lèvent dans cette fosse compacte sur Master of Puppets ou For Whom The Bell Tolls (James de notre côté de scène sur le mythique "Take a look to the sky just before you die. It's the last time you will"). Juste le temps de se rafraîchir pendant le Hell and Back de Beyond Magnetic et le moment tant attendu arrive enfin. Un court film sur l'enregistrement et la sortie du Black Album est diffusé sur les écrans au son de Struggle Within. On comprend donc que Metallica va jouer leur disque en commençant par la fin, ce qui tombe sous le sens. On apprécie donc rapidement un titre très apprécié des fans mais jamais joué live : My Friend Of Misery. James va en profiter pour faire chanter le public sur le passage aérien qui précède le solo. On retombe dans le lourd avec The God That Failed, un petit frère de Sad But True en moins charismatique bien que son "I see faith in your eyes" reste bien dans la tête. Davantage même qu'un Of Wolf And Man, plus présent dans les set lists du groupe mais dont on se souvient surtout les hurlements de James à sa meute, dont les plus chanceux sont juste derrière lui dans le snakepit. Des gradins, on a presque l'impression que les musiciens marchent sur cette mer de bras tendus. Au bout de ceux ci, un nuage de petites flammes ou écrans lumineux s'étend sur le Stade de France pendant Nothing Else Matters. Très beau. Après ce moment d'émotion, Metallica reprend le cours de son album noir avec Through The Never ou Don't Tread On Me, plus anecdotiques. Au moins ces titres ont le mérite de rappeler que Metallica n'avait pas en 1991 sorti un album de vendus gorgés de ballades. Le Black Album est un monument de Heavy Metal. Certes, quelques minutes plus tard, The Unforgiven prouve que le groupe était (au passé oui) expert pour pondre des singles imparables. Mais Wherever I May Roam, Holier Than Thou (sur leur colère contre certains médias revisité à la sauce 2.0) ou le monstrueux Sad But True (le highlight de tous leurs concerts) caractérisent au mieux le groupe : une musique plombée qui se chante. En toute logique, c'est sur Enter Sandman que le groupe boucle la boucle à renforts de pyrotechnie. James fait durer le plaisir (juste avant le "Hush Little Baby..") pour que la communion se poursuive. La nuit est là depuis un moment mais le concert n'est pas fini. Au lieu de Creeping Death, c'est sur Battery (avec un bon pain d'Ulrich) que le groupe revient. Puis, les écrans s'éteignent pour laisser place à des explosions et de nombreux lasers : One. Est-ce que le groupe va faire preuve d'originalité pour terminer son set ? Et bien non comme d'habitude, nous avons droit aux gros ballons, au stade allumé sur Seek and Destroy. Les musiciens vont ensuite passer une éternité sur scène pour dire au revoir à leurs fans fidèles, faire quelques photos souvenirs. Et quand le groupe se drape de drapeaux bleu-blanc-rouge, la Marseillaise est chantée par la fosse arrière. En 2012, il y a des choses qui ne changent pas : Metallica est toujours l'un des groupes les plus populaires du monde.



Photos : Gojira - Le Parisien and myself.

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