Public Enemies

Enfin, un cinéma en Vendée qui passe le film en V.O. ! Merci au Concorde qui justifie donc le fait d'aller à la Roche sur Yon. Rénové depuis peu, ce cinéma offre de bonnes conditions (confort, son et vision) pour apprécier le chef d'œuvre de Michael Mann !

Il faut d'abord insister sur l'identité du réalisateur. Toujours à la pointe du progrès, il propose une qualité d'image hors du commun qui retranscrit au plus vrai les émotions des acteurs. Même si on est quand même loin de l'épilepsie de Greengrass dans la série des Bourne, le choix de la caméra à l'épaule pour les scènes d'action est judicieux pour partager l'adrenaline de ces instants. A l'opposé, les plans contemplatifs ou autres ralentis permettent d'entrer dans la mythologie des gangsters des années 30. On pense à ce propos à l'assurance de John Dilinger devant les journalistes ou surtout les scènes dans la salle de cinéma. Troublant de ressemblance avec Clark Gable (ou Mike Patton), Johnny Depp incarne le hors-la-loi avec brio. On se demande s'il ne devrait pas laisser tomber l'ami Burton un peu plus et profiter des rôles charismatiques que peuvent lui offrir d'autres réalisateurs. Les seconds rôles sont plus effacés. Si Marion Cotillard s'en sort franchement bien (et peut entrevoir une carrière à Hollywood), Christian Bale manque de relief : obsédé par cette chasse à l'homme qui fut l'oeuvre de sa vie, Melvin Purvis joue peu sur les nuances. En attendant Brad Pitt dans le Tarantino la semaine prochaine, on se dit que les valeurs sûres comme lui et Depp sont capable de nous offrir de sacrés bons moments de cinéma quand les pointures sont aussi derrière la caméra.