Hello Me ... Meet The Real Me

Mötley Crüe, Ozzy Osbourne, Lemmy, Anthony Kiedis, Slash..... Les biographies de ces idoles ont fleuri ces dernières années. A quand un biopic voire un tv show adapté d'une de leurs histoires ? Il en était question il y a quelques années pour celle de Kiedis. Une version Music Business d'Entourage. En tout cas, un point commun avec sa dernière saison : l'addiction. Et en 2010, près de 30 ans de métier, il nous fallait la version d'une véritable living legend, plutôt au point dans ce domaine : l'unique DAVE MUSTAINE. A Life In Metal retrace son parcours de l'errance familiale à la passion musicale, de paradis artificiels aux cauchemars bien réels, de l'obscurité à la lumière.

Au fil des pages, on retrouve le personnage tel qu'on le connaît : tout en trauma. Fuyant un père qu'il a peu connu avec une mère working class qu'il aimait à sa façon, il est le petit rouquin plutôt victime idéale. Mais il va vite découvrir que jouer de la guitare a ses avantages : on s'intéresse à lui. La naissance d'un ego. Celui qui affûte le style immature des débutants Metallica, qui prend du plaisir à partager la scène avec Cliff Burton, se redresse de son très vite statut d'ex-Metallica pour faire naître cette créature que devient Megadeth, qui publie les tables de la loi du thrash dans les 80's. Tout cela sans vraiment s'en rendre compte, dans un nuage de poudre, qui pourtant s'étend sur 200 pages. Les années 90 et 2000 sont donc réduits à la portion congrue. Il pourrait en rajouter sur ses millions de disques vendus, ses tournées triomphales mais les failles prennent toujours les dessus. Si la poursuite du bonheur est une des valeurs américaines, alors Dave poursuit sa quête de père, mari, artiste, mainman insatisfait qui le pousse irrémédiablement vers ses démons. Il en a pourtant des anecdotes croustillantes sous le coude. Celles des changements de line up, des (in)amitiés du milieu (la lettre d'amour de Doro), sa love story "je t'aime moi non plus" avec Pam sont connues des fans de Megadeth mais toujours intéressantes à lire ainsi compilées. Mais le mot qui revient sans cesse : Rehab .... Rehab.... Rehab.... Rehab.... jusqu'à ce cliffhanger à la Lost : sa conversion au christianisme dont il témoigne sans aucune pudeur. C'est la plus grande peur de sa vie (ne pas pouvoir se remettre de son problème nerveux au bras et donc ne plus pouvoir jouer de guitare) qui finalement l'aura apaisé, lui donnant l'énergie de relancer le Megadeth que l'on a vu ces dernières années plus en forme que jamais. Les prochains chapitres sont prêts : le retour de Dave Ellefson au bercail, la tournée anniversaire Rust In Peace, la tournée du Big Four. Mais akoibon raconter sa vie quand tout va bien ?