Inception

Christopher Nolan est de retour et en 2D. Si, en ce moment, des films aux scénarios pauvres se proposent en 3D pour faire diversion, Nolan doit considérer que l'immersion dans son film doit déjà être suffisamment cérébrale pour ne pas compliquer la chose. Le pitch est en effet on ne peut plus original : entrer dans le cerveau d'autrui et fabriquer des rêves pour incruster une idée qui le mènera à sa perte ou lui voler une idée qui pourra amener le possédant à la fortune.

Certes, on est très loin de la magnifique poésie d'Eternal Sunshine Of A Spotless Mind ou La Science des Rêves de Gondry. Dans la lignée de ces derniers Batman Begins et The Dark Knight, l'action et les effets spéciaux priment. Mais Nolan est aussi l'auteur de Memento et du Prestige donc sait où les méandres de la mémoire et de la manipulation mènent. Ayant acquis une énorme réputation à Hollywood, le Britannique retrouve des habitués de ses films : Ken Watanabe, Michael Caine et Cillian Murphy (le Scarecrow de Batman) aux côtés cette fois-ci de Leonardo Di Caprio (dans un thème finalement pas si éloigné de Shutter Island) et Marion Cotillard. Un an après Public Enemies, elle est encore très crédible dans l'incarnation d'une femme fatale qui hante l'esprit de Di Caprio. Si la Kate Winslet des Noces Rebelles aurait été parfaite, on a presque du mal à imaginer quelles actrices américaines pourraient aujourd'hui faire mieux que notre frenchy. Au casting, Ellen Page (Juno) est notre clé de compréhension du scénario. Etudiante, "l'Agence tous risques de la manipulation mentale" lui apprend à devenir l'architecte de leur plan : "pure creation" avoue-t-elle. Partant de ce postulat, tout est permis : d'Australie en Sibérie, degrés divers d'inclinaison des décors, gestion de l'espace-temps (c'est un vol Oceanic ou Ajira entre Sidney et L.A. ?).... De l'innovation permanente rythmée comme une course poursuite à la Greengrass, de l'humour (quand Yusuf, fier de sa cascade se retourne vers son équipe, qui bien évidemment, dort..), une tension dramatique autour du passé de Cobb et Mal. Le scénario est dans l'anticipation en reprenant des codes de notre société : s'évader d'un quotidien devenu insupportable avec une troublante confusion entre rêve et réalité. Nous sommes ce que l'on rêve ?

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