Biutiful

Fatih Akin, Bahman Ghobadi, Alejandro Gonzalez Innaritu. 2010 confirme les cinéastes d'une nouvelle génération. Un métissage de pellicules qui nous dévoile les travers d'une planète sens dessus dessous. Après les excellents 21 Grams et Babel, Innaritu nous offre son film le plus intense, dur mais Biutiful.

Voir la mort en face. Le personnage interprété par Javier Bardem en a même fait un business. Soutirant des liasses de familles endeuillées ou de chefs de chantier exploitant la misère des sans pap', Bardem erre dans le dark side of Barcelone. Voir la mort en face. Rare sont les cinéastes capable de la représenter si frontalement. Le spectateur est plongé en immersion dans la vie des travailleurs clandestins. D'une façon cent fois plus crédible que Loach ou Lioret, Innaritu nous montre le quotidien des clandestins : eldorado, insalubrité, peur, danger, mort... Pas si loin du In This World de Winterbottom, on est quasiment dans le documentaire. Sauf que le réalisateur n'oublie pas les fondamentaux du cinéma : réalisme et esthétisme peuvent se marier (la poignante scène du naufrage) dans la mise en scène qui a la chance de faire évoluer un acteur exceptionnel en la personne de Javier Bardem. Voir la mort en face et l'attendre... Tout en restant digne devant la seule flamme de pure humanité du film : ses enfants. Ballotés entre ce père tâchant d'être responsable, une mère bipolaire et une nounou en quête d'exil, ils incarnent jusqu'au bout l'affectif et le malaise. Les deux sentiments d'un film dont les scènes vous hantent encore et encore.

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