Close up - The Underbelly - Edinburgh - 13/08/2015

Last but not least. Le spectacle Close Up mérite un article à part entière dans le cadre du Fringe. La compagnie australienne CIRCA commence à avoir ses aficionados à Edinburgh. Régulièrement invités pour le Festival, les artistes bénéficient d'un excellent bouche à oreille même si certains on toujours tendance à dire "vous les auriez vu il y a deux ans c'était encore mieux". Nous nous demandons bien comment cela pouvait être encore meilleur. A la fin de Close Up, un des six projets de la compagnie cette année, une phrase est sur toutes les lèvres : "je n'ai jamais vu ça de ma vie". Dans un quartier un peu à l'écart de la foule de Royal Mile, une file d'attente se forme autour de cette grande tente en forme de vache. 

Si les places sont numérotées pour le Festival International, ce n'est pas le cas pour le Fringe. Mais l'expérience a démontré qu'il est très facile d'obtenir de bons sièges pour assister aux spectacles. La proximité est très importante pour Close Up. Au début du show, nous nous contentons d'observer les corps se tordre, les muscles se tendre en slow motion sur l'écran. Puis, progressivement, les acrobates/comédiens entrent en scène. Jeunes. Deux garçons et deux filles aux physiques d'athlète et la mobilité de gymnastes. On est tout de suite impressionné par leur capacité à plier leurs corps dans tous les sens mais le show va bien au delà de tout ça. Bien sûr, nous comprenons que cette dextérité a nécessité des années d'entrainement mais demeure une part d'irréel à vous donner la chair de poule. Pourtant, pour eux, tout paraît simple et ils veulent partager leur savoir-faire. Bien entendu, ils ne vont demander à personne de grimper en haut d'une pyramide de chaises. Mais, ils rejoignent le public. L'une d'entre elles parle français car elle vient de Montréal. Puis, ils invitent des spectateurs à les rejoindre sur scène comme de nouveaux "obstacles" à surmonter physiquement. Pendant que deux d'entre eux installent le mât chinois, un autre fait preuve de pédagogie pour expliquer l'intérêt et la difficulté de l'exercice. Comme des gosses, nous restons bouche bée devant les prouesses de cet homme défiant les lois de la gravité. Close Up nous fait comprendre la différence qui existe entre le sport et l'art. Une des deux jeunes filles se pose devant l'écran et réussit à faire tourner jusqu'à vint-cinq cerceaux autour d'elle pendant que se dessine sur le tissu blanc en live des traits colorés composant un tableau d'art abstrait. Pendant que ces sphères restent en orbite autour d'elle, on lui lance un énième cerceau qu'elle va bloquer et maîtriser, jambe tendue, avec ses orteils. Il tombe à la première tentative puis la réussite sur la deuxième n'en est que plus belle. Human after all. Dans une logique très contemporaine, l'écran blanc est transpercé dans un dernier numéro pour ne rien laisser d'autre au public que l'envie de se dépasser soi-même.