The Last Hotel - Royal Lyceum Theatre - Edinburgh - 12/08/2015

Le dramaturge irlandais Enda Walsh présentait sa nouvelle création The Last Hotel en première mondiale au Festival international d'Edinburgh pour quatre représentations. L'homme de théâtre est connu dans le monde du cinéma pour être le co-scénariste du célèbre Hunger de Steve Mc Queen (avec Fassbender). Et surtout il coécrit en ce moment même avec David Bowie (!) l'adaptation pour Broadway de The Man Who Fell To Earth. Michael C. Hall (Dexter) tiendra le premier rôle de ce spectacle appelé Lazarus. Dans le luxueux Royal Lyceum Theatre, les musiciens classiques du 12 strong Crash Ensemble préparent leurs instruments avant l'arrivée du conductor André de Ridder. Donnacha Dennehy, désormais professeur à Princeton, est le compositeur de The Last Hotel, écrit pour être interprété par ce Crash Ensemble qu'il a fondé il y a près de 20 ans. Au dessus d'eux, la scène demeure éclairée quand le noir se fait. Un groom étrange et muet se précipite pour laver la tâche rouge sang qui salit le sol. Puis, les trois personnages principaux entrent en scène. Une femme fatale tient une valise ce qui nous fait comprendre que la scène se tient bien dans un hôtel. Un couple rejoint aussi ce lieu indéterminé. Le tout début du spectacle est joué comme une pièce de théâtre et on comprend que l'homme est autant attiré par la rousse incendiaire qu'il délaisse sa femme semblant désespérée.


Puis, rapidement et jusqu'à la fin, tous les textes seront proclamés en voix d'opéra. Au dessus de la scène, des sous-titres sont projetés mais on comprend mieux les paroles chantées car le débit est plus lent et l'accentuation précise. Les musiciens classiques rythment l'ambiance lynchienne de The Last Hotel. La musique se veut saccadée, contemporaine, brutale quand il le faut, douce quand on le désire. Le chant lyrique réussit à transmettre des émotions à un degré bien supérieure que le théâtre classique. La soprano Katherine Manley nous file le frisson quand elle exprime son désespoir amoureux en chantant. Claudia Boyle, soprano également, nous touche un peu moins et le baryton Robin Adams est dans un registre différent. Il participe à la partition décalée de l'opéra. Il chante le menu de l'hôtel ou encore vante les mérites de leur nouvelle acquisition immobilière. C'est aussi le moyen de soulager un peu la tension après des scènes comme celle où le couple asphyxie l'autre femme, un sac sur la tête relié à une bonbonne de gaz. Enda Walsh est vraiment un créateur contemporain et il n'hésite pas à exploiter toutes les possibilités de la mise en scène, un étage où un lit est posé, des projections et même de la musique techno. On ne cherche pas vraiment à comprendre précisément l'histoire. L'important est ailleurs, dans l'émotion. Un seul regret est à émettre. Une seule fois pendant le spectacle, les deux sopranos ont chanté ensemble. Le mariage de leurs deux voix donne la chair de poule. Le cerveau s'en souvient encore. 

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