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Affichage des articles du juin, 2011

Ni à vendre ni à louer

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Il y a un an sortait Les Petits Ruisseaux , le premier film du dessinateur Pascal Rabaté. Porté par le génial Daniel Prévost, cela nous encourageait à remettre le couvert même sans lui au casting de ce petit dernier. Si dès la première planch.. euh le premier plan, on retrouve cette improbable voiture sans permis, Daniel Prévost nous manque déjà. Même si son premier essai était réussi, Pascal Rabaté devait-il revenir avec un second pour ainsi dire muet ? Surtout après avoir attiré dans ses filets François Morel, Gustave de Kervern, Jacques Gamblin ou François Damiens.... Ils auraient mérité de savoureux dialogues. Le parti pris fut donc de créer de pseudo relations entre des personnages en vacances à St Nazaire qu'ils soient campeurs, qu'ils travaillent dans les pompes funèbres ou pratiquent l'adultère... On esquisse quelques sourires devant des détails issus du grotesque de son dessin (surtout le gérant de supermarché qui trace lui-même ses code-barres) mais à force de sys

Medianeras

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Medianeras signifie "Murs mitoyens". Ceux des nombreux immeubles de Buenos Aires que la narration nous présente au début du film. Un retour sur des années d'urbanisme plus ou moins heureux dans la capitale argentine. Le film n'est pourtant pas un documentaire d'archi mais parle des relations humaines ou plutôt celles que l'on aurait si, comme dans toute métropole, les gens ne seraient pas repliés sur leur vie virtuelle (plutôt Msn que FB et smart phones d'ailleurs). Pour incarner ces problèmes existentiels, le réalisateur argentin Gustavo Taretto (issu du clip et inspiré par Gondry dans le souci du détail) nous fait suivre Mariana et Martin vivant dans deux immeubles voisins. Après avoir quitté leurs conjoints respectifs, ils sont plus ou moins en dépression. Mariana, qui a une formation d'architecte, travaille dans l'agencement de vitrines de magasins et entretient une relation particulière avec ses mannequins. Martin est webmaster ce qui est ass

Nantais venus d'ailleurs

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Jusqu'au 6 novembre prochain, le château des Ducs de Bretagne accueille cette exposition retraçant l'histoire qu'entretient la ville de Nantes avec la population issue de l'immigration. L'expo s'organise dans une seule grande salle mais offrant une grande richesse d'informations présentées avec une certaine variété (des échafaudages soutiennent des écrans vidéos, des panneaux, des tiroirs) et pour tous publics (exercices ludiques pour les enfants, de senteur par exemple). De grands portraits occupent l'espace central organisé chronologiquement selon leur arrivée à Nantes. Louis Kervarec, Jozefa Jaworoka, comme beaucoup au début du XXe siècle, travaillèrent dans les industries nantaises de metallurgie. Pour cette raison, Couëron accueilla beaucoup d'étrangers. Giovani Vineis fut cimentier puis chef de chantier. Yvan Boldyreff arriva à Nantes par exemple après avoir fui la Révolution de 1917. Tran Van Binh quitta son pays sur un boat people (une photo

Une Séparation

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Ours d'or du meilleur film au festival de Berlin, Une Séparation confirme ce que Les Chats Persans ont pu nous apporter en émotions l'an passé. Le cinéma iranien lutte et dans un contexte difficile nous offre des œuvres universelles. Asghar Farhadi est l'auteur d'une histoire qui pourrait avoir lieu dans un tout autre pays. Une épouse ne supporte plus que son mari puisse continuer de s'occuper de son père atteint d'un stade très avancé de la maladie d'Alzheimer. Une fille de 11 ans qui se trouve au milieu de ce conflit bien malgré elle. Une autre jeune femme enceinte qui accompagnée de sa petite fille vient gagner le peu d'argent que son mari, au chômage et à la merci de ses créanciers, ne peut assurer. Elle s'occupe donc de ce vieux monsieur. Le contexte social iranien apporte une dimension incroyable au film qui de la première à la dernière image vous prend à la gorge sans jamais vous lâcher. La justice y est kafkaïenne. On y risque gros (provoque

Hellfest - Day Three

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La journée commence tôt en ce dimanche. Trop tard pour Audrey Horne ou Sup mais suffisamment pour l'un des coups de cœur du week-end : The Ocean . Découvert sur scène cet automne en première partie de Dillinger Escape Plan, le groupe a aussi franchi un cap sur disque avec deux excellents albums publiés en 2010 : Heliocentric et Anthropocentric . On retrouve donc live ces magnifiques arrangements aériens au cœur d'une fusion de riffs plombés. Le groupe a visiblement pris des notes lors de la tournée avec Dillinger, copiant leur jeu de scène : coups de manches de guitare, escalade, sauts dans la foule. The Ocean ajoute une touche de visuel à son interprétation parfaitement maîtrisée. Passons rapidement le metal œcuménique de Orphaned Land pour retomber dans l'adolescence devant Duff Mc Kagan . La foule semble moins dense en ce dimanche, la fatigue devant se faire sentir. Comme vendredi, il est plus facile de s'approcher de ce fils spirituel d'Iggy Pop, business man

Hellfest- Day Two

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Cette deuxième journée devait commencer avec le concert de The Haunted à 14h40. Même ce terrible Peter Dolving ayant raté son avion, le concert est déplacé de la Main Stage au Metal Corner du camping à 1h du matin. On en reparlera. Ce Day Two ne fut donc qu'une longue attente, peu passionné par les UFO, Municipal Waste, Apocalyptica ou autres Sodom... Vers 17h, on doit le premier bon moment à Thin Lizzy . Au sein du groupe, nous retrouvons en 2011 de la formation mythique : Scott Gorham à la guitare et Brian Downey à la batterie. Aux claviers, Darren Wharton qui travailla aussi avec Lynott. A la basse, Marco Mendoza a œuvré à la réactivation du groupe dans les années 90. Depuis peu, l'Irlandais Ricky Warwick (The Almighty) est au chant et Richard Fortus (Guns n' Roses) a remplacé Vivian Campbell. En quelque sorte, que des pointures au service d'un répertoire fondamental dans l'histoire du rock. Même si le son de ce samedi après midi tourne en raison du vent, on

Hellfest- Day One

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Arrivé après 15 heures sous les trombes d'eau, la Terrorizer Stage sera le premier refuge du festival. On pensait y trouver Scott Ian d'Anthrax mais non, le jeune papa a préféré rejoindre plus tôt que prévu le petit fils de Meat Loaf aux US. C'est donc l'autre guitariste d'Anthrax, l'excellent Rob Caggiano, qui est chargé de mener The Damned Things . Auteur de l'album Ironiclast il y a six mois, le groupe est une association improbable de trasheurs donc, des metalcoreux de Every Time I Die et des gentils rockeurs de Fall Out Boy. De ce cocktail naît des morceaux très efficaces en live. Les membres de Fall Out Boy prennent un plaisir fou à interpréter une musique plus dure, le hurleur apprécie de chanter (le single We've Got A Situation Here ) et Caggiano doit trouver ces riffs assez reposant pour prendre le temps de profiter de l'enthousiasme des premiers rangs. Un concert très agréable, plus que la météo qui va hésiter entre soleil et averses bien

Newspeak : British Art Now (part.2)

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Quelques mois plus tard, la Saatchi Gallery ouvre à nouveau ses portes aux nouveaux artistes britanniques. Si la première exposition était bluffante, la seconde n'atteint pas ce niveau mais propose quelques bons moments dans un cadre toujours aussi zen et reposant et au personnel cosmopolite et très accueillant. Un cadre familier pour apprécier l'art moderne. Ce sentiment nous renvoie à Jonathan Wateridge et son Jungle Scene With Plane Wreck : "My paintings construct images you feel you could have seen before. They play on a sense of the familiar." Pour ma part, des saisons de Lost . Il nous apprend qu'il a contruit un avion miniature, l'a crashé puis a commencé à travailler directement à partir de cette vision miniature. Une recherche de la réalité du trait assez exceptionnelle sur ses Sandinistas et Space Program : "The pictures explore why people choose to commemorate a collective moment". Steve Bishop aime visiblement les animaux : un cheval

Fade to Black

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En mars dernier, la fameuse Proud Camden Gallery mettait à l'honneur les early years de Metallica grâce à 23 clichés de Bill Hale. On replonge dans les années 1982-1984 dans les clubs de San Francisco ( The Stone principalement) où Metallica définit le thrash metal. Pour sa première photo du groupe et la première publication du groupe dans Kerrang : il les définit ainsi : "Mustaine looks over the top. Lars plays the master mind band leader. Hetfield acts shy and Mc Govney is not really into it all that much". Il est vrai que Dave Mustaine apparait souvent en photo plein pot sur les murs de Camden Gallery : "His no holds bar playing set the tone for Metallica thrash metal styling" / "Mustaine would do most of the on stage banter between songs". Really liked this exhibition :)

Léviathan - Anish Kapoor - Grand Palais

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Après Boltanski l'an passé, c'est au tour de l'artiste britannique d'origine indienne Anish Kapoor d'habiller le hall du Grand Palais parisien. Dans la Bible, le léviathan est un monstre marin. Après avoir franchi des portes tournantes, les visiteurs entrent donc directement dans le ventre de la bête. Seul l'éclairage naturel de la verrière traverse le tissu pourpre choisi par Anish Kapoor pour représenter l'intérieur de ce corps, à travers trois orbites logiquement circulaires. C'est donc dans une certaine pénombre que l'on s'amuse de l'écho et que l'on cherche ses marques au sein de ce Monumenta 2011. Comme les années précédentes, de nombreux médiateurs culturels sont chargés d'accueillir les écoles parisiennes pour expliquer quelques principes d'art moderne dans ces 72000 mètres cube. Après cette expérience unique, oppressante pour certains, lunaire pour d'autres, il est possible de se balader autour de la création dans la

System of a Down - Bercy - Paris - 06/06/2011

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Cinq ans que System of a Down n'a pas sorti d'album et ce n'est toujours pas au programme. Par contre, cinq ans après, S.O.A.D. réinvestit Paris Bercy pour deux soirs. Comme Rage Against The Machine dans cette même salle ou Faith No More au Rock en Seine, l'attente est énorme. A défaut de nouveaux morceaux, une terrible envie de revivre les hymnes d'une génération. Le groupe qui a éveillé des consciences musicales (et politiques) dans le monde de W. est donc de retour en live. Dans une ambiance bien bien chaude, le rideau orné du nom du groupe s'effondre sur le riff de Prison Song et c'est parti pour une heure cinquante de communion live. Sur 28 (!) titres d'une set list best of, les 16 000 corps vont chanter, danser dans tous les recoins du palais omnisports. Comme au Zénith 2002, un concert de System of a down est une immense fête pour laquelle la bande son ne compte que des tubes et le public s'en donne à coeur joie dans une transe collective cou