Articles

Affichage des articles du juin, 2012

La Part des Anges

Image
Ken Loach vient d'avoir 76 ans. Une dame, à la sortie de la salle, un peu plus jeune mais pas tant que ça, apostrophe sa camarade : "Il nous a fait un film de vieux!". Sous entendu, pleins de bons sentiments. Il est vrai que Ken Loach a toujours été adepte d'œuvres à caractère sociale. It's a Free World est son film récent le plus réussi, à propos de l'immigration clandestine. Cette fois-ci, le prix du jury de dernier festival de Cannes a récompensé une comédie sociale. Les protagonistes sont des petits escrocs écossais qui doivent accomplir des heures de travail d'intérêt général. On se concentre surtout sur Robbie, repris de justice, qui devient père et veut s'acheter une conduite même les tensions sont grandes dans son entourage. Il lui faut donc un père spirituel en la personne d'Harry, chargé de les mettre au travail. En père spiritueux plutôt ? Harry change le cours de leur vie quand il les amène sur son jour de congé visiter une distilleri

Le Grand Soir

Image
Pas particulièrement fan de l'association Delépine-Kervern, l'autre duo à l'affiche de leur nouveau film était bien plus alléchant : Poelvoorde-Dupontel. Monsieur Manatane et Bernie réunis ! Pour ces frères Bonzini de l'histoire, il fallait bien au moins une mère comme Brigitte Fontaine. Dupontel vend des literies dans une zone commerciale. Celle de la consommation à outrance que l'on retrouve à toute périphérie de villes françaises. Ses parents tiennent un restaurant de patates qu'ils épluchent beaucoup mais cuisinent peu. Son frère Benoît dit "Not" est le plus vieux punk à chien d'Europe donc fatalement travaille beaucoup beaucoup moins. Mais, en tant de crise, les ventes de matelas sont insuffisantes et voilà que les deux frères se retrouvent "enfermés dehors". Le costume de l'un subit de toute façon les dégâts d'une immolation ratée. "Not" lui apprend la liberté. C'est là où le film dérape. Nous voilà comme dans

Cosmopolis

Image
David Cronenberg adapte le roman de Don DeLillo publié en 2003. On y retrouve ce multimilliardaire Eric Packer qui traverse New York à l'arrière de sa Limo pendant que son monde s'écroule. Des émeutiers antimondialistes protestent contre ce capitalisme, dont les rouages sont en train de ruiner Packer. "Led rats through the streets. Swaying to the Symphony of Destruction". De ce tube de Megadeth, il n'en est bien sûr pas question mais le parallèle est vif. Intéressant d'en voir le clip en sortant du film. Pour incarner Packer, le choix de l'idole des jeunes vampires est très pertinent. Robert Pattinson est presque de tous les plans. Les autres personnages sont presque réduits à de simples caméos. Mention spéciale pour un Amalric roumain assez saisissant. Pattinson incarne parfaitement ce cynisme arrogant. Son allure (il commence son odyssée en limousine pour aller au coiffeur) et sa santé (check-up complet quotidien) le préoccupaient. Face à la chute de s

Le Policier

Image
Le réalisateur israélien Nadav Lapid signe son premier long-métrage. Après avoir gagné beaucoup de prix dans son pays d'origine, il avait obtenu le prix du public au festival des 3 continents de Nantes. Le Policier   raconte deux histoire parallèles. Tout d'abord, on suit le parcours de Yaron, policier combattant. Sa femme est sur le point d'accoucher. Les moments qu'il passe avec elle tranche avec l’exacerbation de sa virilité au sein de son unité antiterroriste. Au sein de son clan, on se tape fort dessus pour se dire bonjour, on cultive son corps et en comprend que partiellement les limites. Ariel, un des leurs, est touché par une tumeur et va porter le chapeau d'une bavure. La narration a le sens de l'ellipse et on ne saura jamais vraiment ce qui s'est passé même si, dans leur attitude envers les Arabes et les adolescentes, on comprend que ce ne sont pas des types exempts de tout reproche. Parallèlement, un groupe de jeunes anarchistes terroristes s'

Hellfest 2012 - Day 3

Image
Dans un week-end aussi intense, la récupération est importante. Le 3e jour est donc plus paisible en terme d'affiche. Enfin pas pour tout le monde. Devant les Main Stages, la foule s'écarte puis tourne, tourne et tourne encore. L'heure est toujours aux circle-pits. Mais, après Black Label Society, Hatebreed ne jouerait-il pas trop tôt? On a un peu de mal à l'heure du goûter (merci pour les muffins) à entrer dans le hardcore pourtant très efficace du groupe. L'ami Jasta ambiance mais un son de basse bien trop présent gâche un peu la performance, privée d'ailleurs du culte This is Now . On avait bien plus apprécier leur dernier concert ici (enfin dans le champ voisin où se construit le lycée). L'impression est contraire pour Devildriver. Le son de la Main Stage 2 étant ce dimanche meilleure que l'autre, le combo de Dez Fafara écrase tout sur son passage. Dans leur fief de Santa Barbara, ils auraient décoiffé plus d'un Capwell ! En tout cas, la frange

Hellfest 2012 - Day 2

Image
La Denrée a besoin d'être en forme. Celui qui est la star des festivaliers depuis 3 ans va particulièrement donner de sa personne au cœur des circle pits Tout commence dès 14:20 avec Death Angel puis se poursuit avec Sacred Reich et Exodus. Le soleil est de retour et on distingue parfaitement ses fameux nuages de poussière s'élevant au dessus des Mosh pits. Que ce soit Death Angel avec The Ultra-Violence , Sacred Reich avec Independent ou Exodus avec Bonded by Blood , on plonge les dents en avant vers ce thrash ultra efficace made in USA. La Main Stage fait honneur aux groupes qui ont permis à la tête d'affiche du soir d'exister : Machine Head !   La Denrée est plus fatigué après 22h et appréciera le show monumental de Machine Head à distance mais toujours en orbite. Le concert de Machine Head a tout d'une consécration. Sûrement le concert qui a occasionné la plus grande marée humaine du festival, en tout cas de la carrière française du groupe. Si la bande

Hellfest 2012 - Day 1

Image
Le Hellfest étrennait cette année un nouveau site. Accueillant cette année autour de 35000 spectateurs par jour, celui ci se devait plus vaste tout restant aussi fonctionnel. Pari réussi. Il est possible de se rendre rapidement des tentes aux deux main stages, des scènes jusqu'aux stands de restauration. Le site est toujours aussi arty et vert. Le bois eut un grand succès auprès des festivaliers sur le chemin de ce bar à vins attenant à l'ostréiculteur. On se souvient toujours où commence son Hellfest. La cuvée 2012 débute dans la Valley avec les Britanniques d' Orange Goblin. Le quatuor de heavy stoner a sorti cette année leur bien bon septième album A Eulogy For The Damned . Le groupe commence par deux titres de celui-ci : Red Tide Rising puis The Filty and the Few . Mais que ce pied de micro est haut ! Ah oui en effet, leur frontman Ben Ward est un géant d'une grande présence scénique sur une bande son à fort fort volume. La tête secoue, les pieds tap