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Affichage des articles du février, 2010

Mass Hysteria - Bataclan - 18/02/10

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Un Bataclan plein comme un œuf pour accueillir Mass Hysteria-Aqme-Bukowski ou l'identité nationale de la musique qu'on aime. Dès 18h30, les Parisiens de Bukowski étaient à l'ouvrage pour défendre leur premier album de rock lourd Amazing Grace . Une ambiance festive, un son à décorner les caribous que pourrait chasser le leader du groupe, vêtu de cette magnifique chemise à carreaux. Mat est aussi épaulé par un sacré duo de bûcherons : Niko "Car Crasher" très carré derrière ses fûts et Julien à la basse (aussi dynamique aux backings que lors de ses slams incessants pendant le concert des Mass, rappelant franchement Zach Galifianakis dans The Hangover ). Des compos aux relents de Down, Corrosion of Conformity, Qotsa ou Soundgarden s'enchainent jusqu'au tube final : My Name is Kozanowski . Au fil des années, on ne savait plus quoi attendre d'Aqme, à la dérive entre tubes alternatifs pour djeun's et hymnes plus hardcore. Au final, ce concert va prouver

Exil, Exit ?

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Place de la Bastille, côté Arsenal, un barnum tente de résister au souffle du vent. A l'intérieur, deux conteneurs. Tout autour, se dressent sur des balises, des clichés d'Olivier Jobard, photographe de l'agence SIPA Presse qui collabore avec Médecins du Monde pour cette exposition sur le quotidien des sans papiers en Europe. Des images représentent leur difficile quête pour rejoindre l'Union Européenne via quelques passages stratégiques : Tripoli, La Valette, Lampedusa, Coquelles, Calais, Ukraine, Canaries... Pour comprendre davantage la situation, de petites lampes torches sont proposées à l'entrée d'un des conteneurs. Ce sera le seul moyen de deviner de nouveaux clichés dans le noir de la "pièce", comme autant de moments passés pour les clandestins dans l'attente de franchir une frontière, vers ce qu'ils considèrent comme un eldorado. Médecins du Monde insistent aussi sur les obstacles ausquels se heurtent ces migrants pour accéder aux soin

Lisette Model

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C'est une question d'instinct, d'audace. C'est ainsi que la photographie était perçue par Lisette Model, à l'honneur au Jeu de Paume. Que ce soit lors de ses séjours en France ou lors de sa vie newyorkaise, l'artiste souhaitait prendre des photos à la sauvette ( Reflection NY ), portraitiser des " plain Americans " ou une clientèle plus huppée de l'opéra voire des rentières sur la Promenade des Anglais. Finalement, c'est comme témoin de la fièvre des clubs de jazz que Lisette nous touche en plein coeur. On peut citer le magazine US Camera d'août 1944 à son sujet : "Music must be a supreme mystery to the youthful devoters. As shown in their religious fervor, by Lisette Model, these young enthousiats are in state of enchantment really "out of this world". Traduire l'euphorie que l'on peut ressentir face à de la musique live, un autre don artistique. The Catcher in the Rye de Salinger est le contemporain idéal de c

Avatar

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Le film qui bat tous les records de fréquentation et qui suscite moult débats sur son intérêt méritait quand même d'être vu. Autant sortir les grands moyens : grande salle du MK2 Bibliothèque : numérique 3D. Tout d'abord la 3D. Dans les premières minutes, on cherche (consciemment ou pas) la valeur ajoutée du système au fil des scènes. Puis, c'est un avis subjectif, on oublie le port des lunettes pour se laisser porter par la beauté de la photographie, la magnificence des décors, la vérité du trait et le dynamisme de l'action. On n'en est pas encore à sentir un papillon sur l'épaule, à se prendre des feuilles sur le visage ou des larmes de cendre dans les yeux (bien que l'on ne risque rien avec notre look d'un soir) mais le voyage est très agréable. Ce spectacle ne nous fait pas non plus perdre le fil de l'histoire. Certains nous diront que l'on ne risque pas car le scénario tient sur une branche de lunette. Certes, on comprend assez rapidement ce

Personnes / Sound Machine

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150 000 visiteurs ont parcouru du 13 janvier au 21 février au Grand Palais, la médiatisée exposition Personnes . En attendant Anish Kapoor et Daniel Buren respectivement en 2011 et 2012, Monumenta a proposé cette année le travail de Boltanski. L'artiste souhaitait créer un sentiment de malaise pour le spectateur dans le froid et le bruit des machines. Malgré la température glaciale du lieu, le crépitement des 4000 visiteurs quotidiens et le dynamisme pédagogique des médiateurs culturels auprès des CM2 aux quatre coins de l'expo rendaient le lieu beaucoup plus confortable. On pouvait donc s'y attarder et contourner le haut mur de casiers en taule rouillée qui nous accueillait pour déambuler autour des 69 périmètres d'un patchwork de vêtements vintage disposés dans l'antichambre de la montagne constituée de ces mêmes biens qu'une grue attrapait et relâchait de façon aléatoire. Si une sono crachait dans ce grand hall (nef de 13500 m²) un bruit industriel lancinan

Between the Buried and Me - Bataclan - 15/02/10

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Il y a quelques années, l'Elysée Montmatre était la référence pour juger de la popularité d'un groupe. Une date sold out dans cette salle de 1100 places permettait d'accéder à un statut de reconnaissance supérieure. Aujourd'hui, le Bataclan remplace peu à peu la salle de Pigalle dans le coeur des metalheads parisiens. Proche de République et d'Oberkampf (donc un emplacement bien plus classe), la salle de concert permet à près de 1500 spectateurs d'apprécier le spectacle de la fosse, des bas côtés ou du balcon sans perdre une miette de l'ambiance. Ce soir, c'est Lamb of God qui se pose en nouvelle référence Metal en remplissant le Bataclan comme Opeth bientôt ou Mass Hysteria quelques jours plus tard. Pourtant, le public est très clairsemé quand Between the Buried and Me entre sur scène à 18h30. Il faut dire qu'un début à 19h est indiqué sur le billet et que ce timing précoce va décevoir beaucoup de "retardataires". Si le groupe vient de tou

Villes rêvées Villes durables ?

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Depuis octobre dernier et jusqu'au 21 mars prochain, la fondation EDF (à deux pas de Montparnasse ou de St Germain des Prés) abrite cette exposition (gratuite dans un quartier qui ne l'est pas vraiment). Deux étages nous y présentent les problématiques actuelles de la ville, répondant aux dimensions économique, sociale et écologique du développement durable. Tout d'abord, la ville dense ou plutôt "intense" serait-elle durable ? En effet, le regroupement des services limite les déplacements et donc la pollution. Un bâtiment isolé consomme par définition davantage d'énergie. Cela va donc à l'encontre de l'idée péjorative (pour 65% des Français d'après l'observatoire de la ville) que l'on peut avoir d'un espace de densité trop élevé (embouteillages donc émission de gaz à effet de serre). L'idée est aussi nuancée à propos de "l'effet barbecue" ou "mobilité de compensation" qui pousse les citadins à se déplacer l

The Gathering - Elysée Montmartre - 14/02/10

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Les musiciens de The Gathering ne changent pas leur habitude. Ils installent pédaliers et autres cymbales sur scène avant leur show. Les frères Rutten sont toujours aussi discret mais dans une ambiance beaucoup plus intime que lors des deux dernières tournées. En effet, une affluence divisée par deux en comparaison avec les deux (fantastiques) derniers concerts dans cette salle. Entre temps, Anneke s'en est allée, se confondant depuis dans une carrière solo anecdotique et seul le featuring appuyé de la chanteuse sur le dernier Devin Townsend lui permet d'exister au sein de la scène. The Gathering a cependant survécu, a recruté une nouvelle chanteuse puis sorti The West Pole . L'heure est donc venue de découvrir enfin sur scène Silje, la nouvelle voix du groupe. Quand le noir envahit à nouveau la salle, il faut se montrer patient car The Gathering choisit de débuter le show avec l'instrumental introductif de leur nouvel album : le bien nommé When Trust Becomes Sound ave

Une exécution ordinaire

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Un des premiers plans du film montre le visage de Gilles "Maitre Morrissard" Gaston-Dreyfus. Mais le ton est loin du comique, pour un personnage qui cette fois-ci incarne (furtivement dans le film) un des bras droit de Staline. En effet, le spectateur est plongé dans les dernières heures du dictateur à la tête du régime totalitaire de l'U.R.S.S. Staline est absent physiquement des vingt premières minutes du film mais on le sent omniprésent, à travers les couloirs d'administration uniformisée, au gré des uniformes, au détour de regards dénonciateurs. Police partout. Justice nulle part... La seule touche d'"exotisme" est finalement la langue française des acteurs. Des répliques au scalpel qui renforcent l'ambiance pesante du film. On imagine très bien toutes ces scènes retranscrites sur une scène de théâtre avec la dramaturgie et le talent des comédiens : Marina Hands, Edouard Baer, Denis Podalydès, André Dussollier. Peut-on rêver meilleur casting ? Me