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Affichage des articles du janvier, 2011

Somewhere

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Après un week end, un journée de travail fatigante, rien de tel qu'un bon film contemplatif de Sofia Coppola pour décompresser. Attention à ne pas s'endormir d'entrée comme le personnage Johnny Marco devant un numéro de blond twin lap dance sur fond du My Hero des Foo Fighters. On aurait tort de s'endormir. Comme à son habitude, la réalisatrice et scénariste aime bien faire durer les plans et surfer sur le thème de l'ennui, du désœuvrement ( Virgin Suicides , Lost in Translation , Marie Antoinette ). On s'intéresse cette fois-ci au vide de la vie d'acteur entre deux films, deux séances de promo dans une suite du Château Marmont, hôtel de luxe de L.A. ou au volant de sa Ferrari noire. Pour cela, Entourage , l'excellente série d'H.B.O, nous raconte toutes les saisons, le quotidien superficiel de Vincent Chase. Superficiel certes mais à moult péripéties et très drôle. Johnny Marco doit réagir et ainsi s'occuper de sa fille Cléo, onze ans, dont la

The Green Hornet

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Dans son dernier film, le génial Be Kind Rewind , Michel Gondry s'amusait à reproduire de grands classiques du cinéma avec du scotch, trois bouts de ficelle et un bisou. Quand Columbia lui donne 90 millions de dollars pour réaliser The Green Hornet , il ne les boude pas et ça se voit. Des scènes d'action filmées live très convaincantes comme pour tout film de super héros qui se respecte. Attention à ne pas réduire le nouveau Gondry à un film de commande US dans la lignée d'un Iron Man ou des 4 Fantastiques . N'oublions pas qu'une de ses dernières expériences derrière la caméra est un épisode (un des meilleurs) de la série Flight of the Conchords . Quand Gondry n'écrit pas, il peut compter sur des scénaristes aussi drôles que lui. Pour The Green Hornet , c'est Seth Rogen qui s'en charge. Abonné aux films Apatow, il endosse ici un premier rôle écrit donc sur mesure. Super Héros improbable flanqué de l'ingénieux Kato, Britt Reid en fait des tonnes et l

Indignez vous

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14-3-950000-93. 14 pages de lecture vendues pour la modique somme de 3 euros à 950 000 exemplaires pour ce texte de Stéphane Hessel, 93 ans. Résistant à Londres, puis arrêté à Paris avant d'être déporté en Allemagne. Deux évasions plus tard, il va s'inscrire dans le renouveau social et politique de la Libération. Diplomate, il participa à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948. Droits qu'il défend plus que jamais aujourd'hui appelant la jeunesse à s'indigner et se faire ainsi entendre pacifiquement. Pour s'être soulevé en son temps contre le nazisme comme beaucoup d'autres étudiants ( En Captivité à Nantes), il est toujours porteur d'un espoir de changement contre une société de communication, consommation, compétition, méprisante et amnésique. Communication ? Cette semaine, dans un article du Monde , il reconnaissait que des moyens modernes bien utilisés contribuent à faire avancer la société. Sensible à la jeunes

Les Chaises - Ionesco - L'Espal

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Micha Lescot est un acteur absolument incroyable. Féru de classique mais ne boudant pas le cinéma (Dupontel), la télévision ou les clips (Biolay), il reçut le Molière du meilleur espoir en 2005. Comment un si jeune comédien peut être aussi crédible dans le rôle d'un "archi vieux" de 95 ans ? Tout dans sa gestuelle, son phrasé (tout comme son alter ego Dominique Reymond) exauce les voeux d'Eugene Ionesco qui souhaitait des acteurs jeunes. La mise en scène de Luc Bondy lui assurant de réaliser une réelle performance corporelle. La pièce tourne donc autour de la vieillesse dans ce qu'elle a de tendre, de pathétique, de tragique. Deux êtres en fin de vie dans une atmosphère de fin du monde. Des flaques où les personnages trainent les pieds, une corde, quelques chaises puis beaucoup. Les acteurs remontent le cours de leur vie irrémédiablement. Un vieil homme, une vieille femme se rapprochent finalement d'un enfant : accomplir des gestes simples quotidiens relève

Basquiat

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Jusqu’au 30 janvier prochain, le musée d’art moderne de Paris accueille une rétrospective de Jean Michel Basquiat et peut s’en féliciter. Si dans le froid parisien, il y a foule sur le bitume du Trocadero, ce n’est sûrement pas pour la très légère collection permanente et je n’espère pas pour l’atroce expo Larry Clark. Jean Michel aurait eu 50 ans. Il est mort d’overdose en 1988. SAM(e) O (ld) S…. Tel qu’il signait ses graffs, à l’origine. De salle en salle, le visiteur remonte la carrière du Radiant Child, œuvres qui hantèrent les galleries de 1982 à 1988, un an après la mort de Warhol, son dernier compagnon artistique. Explorant la multiplicité des couches, au sol, comme un enfant, recouvrant des toiles montées sur palettes, son frigo, son travail transpire l’urgence. Et la passion. Celle d’un afro américain aimant la boxe de Cassius Clay ou la musique de Charlie Parker (« Now It’s Time »). Ses héros modernes qu’ils associent, d’un tableau à l’autre, aux héros antiques, période his