Black Swan

Sur l'affiche du film, resplendit, seul, le visage de Nathalie Portman. Comme pour son film précédent, le très bon The Wrestler, Aronofsky a choisi de centrer son sujet sur un personnage. Loin du catch cette fois-ci, il nous présente le monde impitoyable des ballerines dans une grande compagnie new-yorkaise avec un point commun : le corps en souffrance. Abusant de gros plans, l'anatomie de Nathalie Portman est livrée en pâture à l'écran sous ses moindres coutures. Un visage, des pieds, un dos, des épaules, des doigts ne transpirant que peu la grâce mais plutôt la douleur physique et mentale, écorchés vifs. L'héroïne consacre sa vie à son art, délaissant tous les autres plaisirs. C'est en effet un film sur la frustration d'une femme enfant qui doit devenir femme fatale dans son rôle de cygne noir. Deux personnages incarnent la tentation pour laquelle elle doit céder pour incarner la Swan Queen. Le chorégraphe français (Vincent Cassel) est particulièrement bien choisi pour son animalité. L'actrice d'origine russe, Mila Kunis (Lily) est la doublure diabolique, succombant à tout ce que Nina se refuse. Les liens tendus entre Nina et ces personnages permettent au réalisateur de laisser transpirer sa paranoïa, justifiant le caractère fantastique et hallucinatoire du film. S'il bénéficie d'une couverture médiatique et commerciale énorme, Aronofsky n'est pas pour autant un cinéaste mainstream, se voulant dérangeant mais tirant le meilleur de ses acteurs. Après avoir relancé Mickey Rourke en catcheur sur le retour, il offre à Nathalie Portman un rôle viscéral. Si l'âge avançant peut être une terrible tare pour les ballerines, l'actrice, qui aura 30 ans cette année, peut espérer, au contraire, une nouvelle ère dans sa carrière.

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