Sebastiao Salgado - Genesis - Natural History Museum - London

Sebastiao Salgado est un des plus célèbres photographes au monde. Le Brésilien s'est longtemps défini comme un documentariste social. Chargé de mission pour la Banque Mondiale ou encore ambassadeur de l'Unicef, il est connu pour avoir représenté des migrants à travers le monde : dans les métropoles ou dans le Sahel. Cette fois-ci, à bientôt 70 ans, il prend le contrepied de son œuvre et a passé les dernières années à parcourir le monde à la recherche de sanctuaires pas encore impactés par l'anthropisation. Et c'est en collaboration avec le Natural History Museum que son exposition Genesis est pour la première fois présentée en public. Celle-ci est sûrement appelée par la suite à parcourir le monde et sensibiliser les visiteurs au développement durable. Pour lui, cette exposition est un "call to arms". Il est lui même très investi dans son association de reforestation. On suit donc ses voyages continent par continent à travers des clichés noir et blanc. Ceux-ci sont bien entendus retravaillés en post production. Certains sujets de son travail ressortent particulièrement des cadres. Phoque ou albatros vous interpellent du regard. 



 



Mais on est surtout frappé par la beauté incroyable de ces paysages. Sebastiao Salgado a pu bénéficier d'un soutien logistique très important. On commence en Antarctique où les stars sont les très nombreux pingouins. On parle de 750 000 couples dans les South Sandwich Islands (dont les Macaroni Pinguins, je vous laisse faire les jeux de mots). Un peu plus au Nord, on retrouve certains des 500 000 albatros des îles Falklands ou encore des tortues géantes des îles Galapagos. En Afrique, après s'être fait coursé en voiture par des éléphants, c'est en ballon qu'il survole les parcs nationaux, en Zambie par exemple. Il photographia également au Rwanda, en Ouganda ou au Congo. Les populations autochtones ne sont pas absentes. On en retrouve en Éthiopie. Salgado s'est attardé sur certaines pratiques comme le plateau dans la lèvre inférieure et les scarifications. On retrouve aussi des clichés de la gestion du bétail, dispersant des cendres pour éloigner les nuisibles, au Sud Soudan par exemple. 




Dans le Grand Nord, c'est davantage le nomadisme des populations de l'Arctique qui est mis en valeur : de superbes photos aériennes de caravanes des Nenets en Russie. Son continent n'est bien sûr pas oublié. On l'a retrouvé dans le Mato Grosso ou encore à la frontière entre le Brésil et le Venezuela. Tel un Frédéric Lopez en Terre Inconnue, Salgado est revenu avec de belles photos de la tribu Zo'é au cœur de l'Amazonie. Découverts dans les années 1970 lors des repérages pour des travaux d'une route Transamazonienne qui ne fut jamais construite, ils n'occupent plus que 10 villages. Sebastiao Salgado met en valeur l'importance de l'hygiène pour ces communautés, leur poturu, labret de bois qui leur perce la lèvre inférieure et descend vers le menton. Et aussi, on peut noter que pourtant loin de tout les femmes portent les mêmes franges qui font fureur dans la mode occidentale. Plus sérieusement, Genesis est une exposition qui fait date et n'est à surtout pas rater.

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