Between the Buried and Me - Bataclan - 15/02/10

Il y a quelques années, l'Elysée Montmatre était la référence pour juger de la popularité d'un groupe. Une date sold out dans cette salle de 1100 places permettait d'accéder à un statut de reconnaissance supérieure. Aujourd'hui, le Bataclan remplace peu à peu la salle de Pigalle dans le coeur des metalheads parisiens. Proche de République et d'Oberkampf (donc un emplacement bien plus classe), la salle de concert permet à près de 1500 spectateurs d'apprécier le spectacle de la fosse, des bas côtés ou du balcon sans perdre une miette de l'ambiance. Ce soir, c'est Lamb of God qui se pose en nouvelle référence Metal en remplissant le Bataclan comme Opeth bientôt ou Mass Hysteria quelques jours plus tard.

Pourtant, le public est très clairsemé quand Between the Buried and Me entre sur scène à 18h30. Il faut dire qu'un début à 19h est indiqué sur le billet et que ce timing précoce va décevoir beaucoup de "retardataires". Si le groupe vient de tourner en tête d'affiche aux States avec Cynic et Devin Townsend, ils sont encore peu connus en Europe. Après ce concert et une date prévue au Hellfest en juin (on les y avait aperçu en 2008 de bonne heure également), espérons que la tendance s'inverse. Car, à l'instar de Mastodon ou The Dillinger Escape Plan, Between the Buried and Me ne se pose aucune limite : chant d'outre tombe ou lunaire, déluges de notes et solis gorgés de feeling. S'appuyant sur leurs deux monstrueux derniers albums Colors et The Great Misdirect, le groupe offre, pendant une demi heure, ce que l'on espère plus chez Dream Theater en 2010, porté par Tommy Giles Rogers, frontman très charismatique. Un extrait vidéo du highlight du show Disease Injury Madness capté à Philadelphie en janvier.



Encore sous le choc, il faut désormais s'atteler de patience avant la tête d'affiche Lamb of God. En effet, succède à BTBAM le combo August Burns Red. L'impression visuelle est vraiment improbable avec le sentiment que le chanteur pourrait être le père des autres musiciens ou le prof... Comme Jack Black dans School of Rock, on peut presque imaginer ce cher Jake Luhrs en avoir marre de cacher son t-shirt sous le costard et lancer à ses élèves : "Hey si on montait un groupe de metalcore ? Alors la recette est simple : je vous apprends deux-trois plans de gratte et vous les jouez à fond à fond à fond! Puis, au cours de la leçon 2, on verra les poses : jambes écartées, sur le retour, pectoraux en avant et puis bon après les compos, c'est accessoire ! Partant ??!!!" C'était peut-être pas nécessaire. Après la cour d'école, on traverse la route vers la boucherie du groupe Job for a Cowboy : du deathcore qui tâche... Et c'est donc devant un public qui a pris cher que Lamb of God déboule avec un son de basse à renverser un redneck bien calé sur son cheval de rodéo.Le groupe est certes plus que carré, ce sont certes des potes de Gojira, ils ont certes quelques tubes bien repris par une fosse prête à les suivre en enfer (Walk with me in Hell, Now You've Got Something To Die For) mais plus d'une heure de matraquage en règle, c'est peu long ! D'où le titre de l'article qui retient la magistrale prestation de Between the Buried and Me !

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