Band Meeting

Pendant que Valier Baraille met le feu au Pâtis, une centaine de personnes comblent péniblement la salle Jean Carmet. On peut être surpris de la faible affluence du concert, Nosfell jouissant quand même d'une bonne réputation dans le circuit. Mais, finalement, est-ce que le public manceau est prêt à entrer un jeudi soir dans l'univers particulièrement (trop?) barré de l'artiste ? Avant de plonger dans le wonderland de Nosfell, entrons dans le son de Chapelier Fou. Jeune messin au grand corps malade de musique, il sort de son chapeau un patchwork de boucles selon l'envie de son violon, de sa Telecaster, de ses machines et claviers. 45 minutes qui transportent l'auditeur dans un monde où une ambiance tsigane, des arpèges rock cohabitent sans mal avec un beat electro. Une belle découverte. Le sampling se justifie tout à fait quand un musicien sur scène souhaite superposer les pistes pour recréer l'ambiance de ses titres mais beaucoup moins quand on se livre à un po...

Décidément, le Printemps du Cinéma 2010 restera marqué par les éclats de rire. Même s'il est difficile de rivaliser sur le papier avec Soul Kitchen , il ne fallait pas sous estimer cette comédie romantique bénéficiant une fois n'est pas coutume d'une très bonne presse de l'intelligentsia. Pour un film sur les escrocs, c'est en effet loin d'être une arnaque ! Qui mieux que Romain Duris pouvait, en France, jouer un beau gosse mythomane et briseur professionel de couple ? Peut-on rêver meilleure proie que Vanessa Paradis ? Il ne reste plus qu'à glisser un vrai rôle comique, la plus belle tête de vainqueur du circuit : François Damiens. Le casting est parfait (sans oublier Julie Ferrier, Helena Noguerra (dans un rôle proche de celui de Louise Bourgoin dans La Fille de Monaco , justement) et la bande à Fifi qui ambiançait le Grand Journal de la bonne époque). On retrouve d'ailleurs le rythme de la télévision : scénario plutôt facile mais une faculté à trouver...

Après le brut Head On et le très inspiré De l'autre côté , Fatih Akin poursuit son parcours sans faute avec Soul Kitchen : un brûlot hilarant et rock n' roll ! Dans cet entrepôt de sa ville natale d'Hambourg, le réalisateur a réuni un sacré casting de bras cassés : Zinos, le héros dont le restaurant défie toutes les règles d'hygiène alimentaire, son frère taulard pas vraiment repenti, des serveurs plus artistes que serveurs puis un nouveau cuistot gitan, esthète lanceur de couteau et un vieux pirate misanthrope (expression qui a la même racine grecque que les protagonistes). Dans cette Soul Kitchen , ne manque que l'amoureuse du proprio, la blonde Nadine dont le départ vers Shanghai sera le cœur du scénario. Des ressources humaines que Zinos a beaucoup de mal à gérer surtout après son hernie discale déclarée. Ce mal de dos est en quelque sorte le running gag du film : toutes ses postures basculent dans le burlesque. La position assise le faisant atrocement souffr...

"Plus on possède de biens matériels, plus on laisse de vestiges. En archéologie, les nantis sont donc très apparents, les démunis presque invisibles. Or les graffitis tracés par toutes sortes de gens, hommes et femmes, maîtres et esclaves, alphabétisés ou non sont socialement équitable". A une époque où Twitter et les téléphones Android n'existaient pas, il fallait bien laisser des messages. Le Carré Plantagenêt, musée d'archéologie et d'histoire du Mans, nous permet jusqu'au 4 avril d'observer ces témoignages de l'époque gallo-romaine, trouvés en France et en Suisse (pays d'origine de l'expo). L'expographie est très bien pensée. La salle est plongée dans l'obscurité. Muni d'une lampe torche, le visiteur déchiffre les vestiges graffités et incrustés dans des panneaux muraux anthracites, placés dérrière un fin grillage plastique... Les commentaires sont écrits au feutre argenté. Il faut parfois de la patience pour comprendre la sign...