Muse - Stade de France - 11/06/2010

Après 10 ans d'une carrière au sommet, Matt Bellamy, Chris Wolstenholme et Dom Howard marchent sur l'eau. Tous les fans de musique électrique ont rêvé l'existence d'un melting de fraîcheur pop, d'envolées lyriques et de riffs d'acier. Aucun autre groupe servant ce cocktail n'a autant de clients derrière le comptoir. D'où la douce jubilation de voir se remplir deux Stade de France d'un public mainstream prêt à adhérer à l'ambitieux projet musical de Muse. Un message humaniste et résistant. Un rock éclairé. Une philosophie des lumières.

Muse a invité des groupes britanniques made in N.M.E. au programme de ses deux affiches. Les Editors sont chargés de préparer le terrain. Le frontman Tom Smith tient la scène : chant, guitare, claviers... On retrouve les graines de Joy Division semées dans un parterre d'indie rock jusqu'au tube final synthé au vent : Papillon. Une bonne mise en bouche. Bien meilleure que ce France-Uruguay dépressif qui débute. Ce soir, il n'y aura pas plus de buts marqués au S.D.F mais des dribbles musicales, des une-deux basse batterie, des débordements de décibels. Quand Muse entre dans l'arène, la nuit n'est pas encore tombée. Les lights prennent moins d'importance dont place au groove de Uprising (drapeaux, fumigènes et slogans en intro) et Supermassive Black Hole pour lancer la fête. Puis, on reste dans la "péchu" avec New Born et MK Ultra. L'occasion d'évoquer le débat du soir : la set list est-elle équilibrée ? Assez logiquement, leur dernier grand succès en date The Resistance est interprété en quasi totalité. Etant donné que c'est un bien bel album et que ça doit être celui qui est le plus connu par la majorité des spectateurs du soir : ça se tient. Pourtant, Muse n'oublie pas les premiers albums avec New Born donc et Plug in Baby (en rappel) d'Origin of Simmetry qui date quand même de 2001. Le choix de jouer le titre de la B.O. de Twillight est plus discutable mais vite oublié (voire carrément zappé) quand résonne les lignes de basse d'Hysteria. Le public franchit sans le savoir les limes du heavy metal (Stockholm Syndrome). L'occasion de rendre hommage à Dominic Howard qui imprime une puissance absolument démente à la musique du groupe.

Le premier tournant du concert est à la nuit tombée quand Matt Bellamy fait chavirer le stade sur Feeling Good. Le public avait donné de sa personne mais n'avait pas eu encore trop l'occasion de communier. Même ambiance sur Starlight et Time is Running Out. On voyage. On transplane même à l'image de cet OVNI qui survole la fosse d'où s'extrait une ballerine épousant le ciel parisien. Certes, la set list évolue peu (même le Knights of Cydonia en rappel semble un peu téléphoné) mais Muse offre dans cette tournée des stades un nouveau show à base de soucoupes volantes donc mais aussi de plate-forme avançant au dessus du public (Undisclosed Desires), de manteau fluorescent et d'une scène à la hauteur de leur notoriété. Muse ne déçoit pas. Muse, au contraire, prouve qu'ils n'ont pas de concurrent sur cette planète. Il est désormais temps d'aller voir sur les autres !

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