Shoreditch Street Art - December 2016

Dave Stuart travaillait jusqu'en 2009 dans une banque de la City. Tous les midis, pour respirer, il venait photographier les œuvres de street art un peu partout dans Shoreditch. Depuis cette date, il a quitté ce "proper job" pour "vivre" de sa passion. Il mène le London Shoreditch Street Art Tour (réservation ici). Il publie ses clichés ici ou , en plus de ses comptes Flickr et Instagram. Chaque participant reçoit, le soir même, un mail fleuve (du jamais vu) regroupant moult liens sur les artistes dont on a admiré le travail pendant la longue marche du matin. Si certains pensent que ces ballades sont un autre moyen de ponctionner le touriste qui se veut branché, c'est surtout l'occasion rêvée de ne rien rater d'un art qui nous passionne et de rencontrer des figures de la scène comme Dave à Londres ou Sany à Prague. Ce chemin est 100% différent de celui suivi en 2014 (article de Band Meeting ici) avec un guide de la galerie Howard Griffin. Si vous avez à choisir, votez Dave Stuart ! Sa connaissance est encyclopédique sur le sujet et il a ses connections qui lui avaient permis d'être invité au "vernissage" de Dismaland, le parc d'attraction de Banksy (ici). Son respect pour l'artiste (dont il ne cherche pas à connaître l'identité) l'amène à conclure la promenade dans la cour de Cargo, night-club où subsistent sous plexiglass deux tableaux de BANKSY. 


Dans cette même cour, on retrouve le star française C215, déjà vu une heure plus tôt sur la porte d'un salon de coiffure de Brick Lane. Sa copine italienne, ALICE PASQUINI a posé quelques portraits en mars 2016 alors qu'elle était aussi à l'affiche de l'exposition A Moment in Time consacrant plusieurs femmes œuvrant dans le graffiti à la Saatchi Gallery (ici). On va la retrouver bientôt dans le numéro de POse ta Bombe tourné à Rome (leur Facebook ici).

 
 

En face de cette cour qui vaut des millions, on retrouve un pochoir de la Londonnienne BAMBI réalisé en réaction à la mort de Michael Brown, jeune afro-américain tué à Ferguson par la police en 2014. Tout à droite, le texte écrit en blanc a été ajouté dans un deuxième temps : “You abuse your powers again and again / Another innocent unarmed soul is murdered in your name / Filthy blue lies flow and flow / You shot him six times for just jaywalking home / Left in a pool of blood on the street / But you think it’s just another day on the beat / Come on justice must be done or anarchy will bite you on the bum."


Retournons au début de notre périple. Dave nous a fait d'abord observer des stickers que le passant lambda ne regarde pas forcément avec attention. L'artiste israélien DEDE en a collé quarante comme celui-ci. Sur ce poteau, il côtoie ceux des stars internationales du quartier que sont SHEPHARD FAIREY et D*FACE. Et tout en haut, trône un ouroboros de JONESY. 


Sur ce mur de Fashion Street, on voit également un autocollant de ARREX à côté de DONK, MR FARENHEIT (collage de Freddy Mercury qui chante son nom d'artiste dans Don't Stop Me Now) et un portrait de MANYOLY qui en appelle beaucoup d'autres. 


Dans cette même rue, l'artiste allemand MR FARENHEIT a ajouté deux collages très sixties autour du "chien zombie" de MAZATL', mexicain. Brian Jones des Rolling Stones le tient en laisse. 


Le célèbre street artist irlandais CONOR HARRINGTON a son studio à Londres mais on le retrouve toujours dans la rue. Il a aussi réalisé un des clips de U2 à la sortie de Songs of Innocence (ici). 

 

Pour finir avec Fashion Street, OTTO SCHADE (que l'on retrouve par ailleurs) et RONZO (le "Pride !" a été ajouté par quelqu'un d'autre) et MR CENZ. 



JIMMY C n'est jamais bien loin et son pointillisme à la bombe. 


Une immense fresque de ROA (valorisant bien le quartier) se situe jusqu'à côté de dessins dénonçant l'aspect mercantile de cet art urbain. 


On approche également le QG de D*FACE où les grands noms s'exposent. SHEPHARD FAIREY, INVADER (dont la mosaïque a été posée in situ) et RONZO (Crunchy the Credit Crunch Monster). 



Depuis quelques années, existe une UK Reactivation Team chargée de replacer comme à l'origine les mosaïques d'INVADER. Ce dernier a aussi fait en 2016 une nouvelle invasion de la capitale britannique. A l'occasion du London Games Festival, douze nouvelles pièces ont été installées ce qui le mène à un total de 150 œuvres dans les rues londoniennes. 


Un autre Français occupe le territoire avec ses portraits moulés dans les murs de Londres : GREGOS. Gregory, artiste francilien, en a posé près de deux cents dans le monde entier et surtout à Paris depuis 2007. Il affirme que c'est l'élection de Sarkozy qui l'a motivé à exprimer de plus en plus son dégoût à la vue de tous (excellente itw ici). 

 

MANYOLY est une artiste française basée à Marseille. Après une virée à Lisbonne en novembre, son visage est sur tous les murs de Londres depuis la mi-décembre. Les curieux sont comme scotchés par ces traits d'une grande expressivité. Manyoly, la révélation de ce street art tour.

 
 
 
 
Elle scrute aussi la Christmas Trash Installation de SELL OUT.


Le breton CLET ABRAHAM nous montre aussi le chemin avec ses détournements de panneaux de signalisation. BAULT est aussi passé par là. Très présent en galerie (il était en démo à l'Urban Art Fair en avril ici), il est aussi dans la rue. 





EINE est connu pour avoir un de ses travaux à la Maison Blanche. Un cadeau de David Cameron pour Barack Obama qui a adoré. Son style est désormais incontournable. Paraît-il que nous l'avons croisé lors de la pause café-soupe.



Un peu plus subversif, le personnage de SAKI AND BITCHES était plus sexy et déshabillé avant qu'une bombe censure quelques parties exposées. Pour la peine, elle l'a transformé en sirène. Le quartier accepte les fresques tant qu'elle respecte une certaine décence. CLANCY tient lui un propos plus politique avec ce dessin qui semble enfantin mais qui dénonce la politique d'austérité infligée à la Grèce. 



Le street art se conjugue de plus en plus avec la technologie. La fresque d'INSA appelée The Cycle of Futility est réussie en soi. Mais après avoir téléchargé l'application qui va bien, l'image s'emballe (ici).


On retrouve un peu partout des planches de DR CREAM. Mis bout à bout, elles forment une bande dessinée. Les aventures de Robot Shark et autres ici


 

Enfin, terminons par une ruelle menant à une parking de voiture pas vraiment entretenu. L'endroit idéal pour que les graffeurs puissent créer tranquillement. FANAKAPAN en est à la lettre X et HORROR CREW aime toujours autant les oiseaux. 



ALO, d'origine italienne, est la nouvelle star de l'art urbain londonien. Il était exposé à la Saatchi Gallery pour Pop The Streets en 2015. Jean Michel Basquiat inspire toujours et encore. 


 Le chemin menant vers cet espace est très occupé avec LE DIAMANTAIRE qui brille dans un coin. 



Photos : Cyrille Blanchard

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