True Grit

En 1970, John Wayne avait obtenu l'unique oscar de sa carrière pour son interprétation de Rooster Cogburn, marshal borgne et dur à cuire. Ce personnage donna même son nom à la suite de True Grit en 1975 connue en France sous le titre Une bible et un fusil. Il fallait donc un personnage emblématique aux Frères Coen pour incarner Rooster dans leur remake de 2011. Dans sa façon de manger les mots, de boire le whisky au goulot, Jeff Bridges est très authentique ce qui est indispensable pour un film qui se veut un western réaliste. On ne peut enlever cette qualité au film : l'époque est très bien reconstituée, les paysages magnifiques. Les personnages entrent certes en territoire indien n'en croisant finalement que deux ou trois (plutôt malmenés d'ailleurs) mais passons. Le public attend aussi de l'humour d'un film des Coen Brothers. Il y en a, surtout par le duo improbable entre Bridges et Matt Damon (qui a force d'être vu partout a du mal à nous faire croire qu'il est Texas Ranger). Mais là où No Country For Old Men ou The Big Lebowski jouaient sur un humour bien décalé, True Grit reste très grand public.. Ce sentiment s'explique sûrement par l'importance d'Haile Stenfeld, jeune fille collant aux basques de Rooster pour qu'il trouve l'assassin de son père. Certes, elle est très déterminée et a du cran (grit en anglais). Même si elle ressemble à Laura Ingalls, elle serait plus du genre à mener en procès celui qui a posé le piège à loup coupable de la fameuse chute du générique de la Petite Maison dans la Prairie. Pourtant, cette naïveté rend le film un peu tiède surtout lors de la rencontre improbable avec le fugitif recherché ou quand la fin du film tournerait presque en conte. Un sentiment au final partagé qui nous donne plutôt envie de revoir un vrai grand western moderne : Dead Man de Jarmusch.

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