Megadeth / Slayer - Zénith - Paris - 26/03/2011

Le toujours charismatique Steeve Petit de Zuul Fx chauffe avec panache une salle encore clairsemée dès 19h15. Quelques doutes sont en effet émis sur l'affluence du soir. Le Big 2 Megadeth/Slayer revient en France dès le début de l'été avec Metallica et Anthrax. Pourtant, près de 5000 personnes ont choisi d'anticiper la réunion des seigneurs thrash de la Bay Area, privilégiant de bonnes conditions live en salle. A ce sujet, les deux concerts du soir vont être en tous points remarquables. Slayer a l'honneur d'ouvrir les hostilités sur cette étape parisienne du Carnage Tour avec un son parfaitement clair et puissant. On a souvent reproché à un concert de Slayer de ressembler bien trop au précédent concert de Slayer et ainsi de suite. Ils nous font mentir. D'abord, Jeff Hanneman s'étant fait salement piquer par une araignée mangeuse d'hommes, c'est Gary Holt d'Exodus qui le remplace en distillant des solos de guitare bien plus précis, avec un jeu beaucoup plus expressif. Kerry King mène la barque à sa gauche et Tom Araya n'ayant plus le droit d'headbanguer, problèmes de dos oblige, se déhanche au rythme d'une set list moins monotone qu'à l'accoutumée. Les titres du nouvel album (World Painted Blood, Americon) apportent un groove nouveau, respiration agréable entre deux riffs mitraillette "à la Slayer". Enfin, comment ne pas citer celui qui attire tous les regards : le maître Dave Lombardo. En plus de la démonstration physique et visuelle, la qualité du son permet d'apprécier la grand subtilité de son jeu de batterie sur les classiques du groupe (Seasons in the Abyss, Dead Skin Mask, South of Heaven, Raining Blood ou encore Angel of Death). Du grand art !

Comment ces groupes n'ont-ils pas pu tourner plus tôt ensemble ? L'entrée de Megadeth sur scène au son de Trust prouve que les deux combos offrent une affiche cohérente et complémentaire. Dave Mustaine qui déboule avec sa guitare double manche (pour enchaîner sur le toujours frissonant In My Darkest Hour) ne souhaite pas prouver qu'il joue plus vite, plus fort. Il a concocté ce soir une set list équilibrée. L'an passé, l'interprétation de Rust in Peace en entier était unique et imparable mais le groupe présente, en 2011, une cohésion retrouvée autour de Mustaine et d'Ellefson, comme au bon vieux temps. Revoir Megadeth balancer Angry Again parle finalement davantage à notre inconscient collectif que Poison Was The Cure. Et puis, un concert est aussi fait pour chanter ce que les fans accompliront aussi bien sur le nouveau How The Story Ends que sur She Wolf, Sweating Bullets, Symphony Of Destruction (extended version), Peace Sells (avec Vic Rattlehead grand et menaçant sur scène) et bien sûr A Tout Le Monde. Pour conclure en force, Holy Wars résonna d'autant plus en raison de l'actualité brûlante. Même si les débuts de ces groupes sont désormais bien loin dans notre histoire du rock, Megadeth et Slayer ont toujours le feu sacré.


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