Le meilleur du Rock British était à Rock en Seine

Beaucoup d'Anglais ont visiblement pris l'Eurostar puis le métro ou le tramway jusqu'au Parc de St Cloud en ce dernier week-end estival. Si parallèlement Outre Manche, Muse fêtait l'anniversaire de son album Origin of Symmetry à Reading et Leeds en le jouant dans son intégralité, beaucoup ont préféré assister à Paris aux concerts de ce que le rock British fait de meilleur : Biffy Clyro, Arctic Monkeys, Miles Kane et Archive.

Dès vendredi 16:15, les Ecossais de Biffy Clyro prenaient d'assaut la scène de la Cascade. Comme sur leur récent et triomphal dvd, les musiciens débarquent topless-tatoo à l'exception de leur second guitariste, l'excellent Mike Vennart de feu Oceansize. Nous avons un vrai plaisir de revoir le talentueux musicien sur scène, discret mais bien plus présent que sur le Live At Wembley, relégué en fond de scène et non éclairé. On retrouve plutôt les conditions des titres bonus du dvd au T in the Park, avec beaucoup moins de spectateurs mais suffisamment pour supporter un groupe qui marie à merveille l'énergie et la mélodie. L'excellent Simon Neil et les jumeaux Johnston proposent une set list rodée et d'entrée, bien heavy grâce The Captain, The Golden Rule et Glitter and Trauma. Biffy Clyro muscle son jeu mais a aussi le talent pour écrire des mélodies simples mais terriblement efficaces : God & Satan est le premier exemple, confirmé par leur tube Many Of Horror, moins célébré que dans leurs contrées mais quand même. Si Bubbles puis Mountains qui conclut le show nous prouvent que leur dernier album Only Revolutions est devenu un grand classique, Biffy Clyro n'oublie pas Puzzle, qui présageait avec Who's Got A Match ? ou Living Is A Problem Because Everything Dies le statut que Biffy Clyro dispose aujourd'hui. Un grand groupe qui ne pouvait pas mieux lancer ces trois jours de Rock en Seine.

Comme la veille, pas loin de 40000 personnes se pressent sur le site le samedi. De nombreux (jeunes) spectateurs attendent avec beaucoup de ferveur la tête d'affiche : les Arctic Monkeys ! Après les avoir vu lors de la première date de la tournée à Stockholm début mai, une grande différence est frappante : Alex Turner a changé de coupe ! Un surplus de gel lui donne une brosse pas si éloignée de celle de Josh Homme mais cette anecdote capillaire ne doit nous faire oublier le plus important, la musique. En club, en Suède, les Arctic Monkeys avaient démarré pied au plancher, flashs épileptiques à l'appui. Et bien à part moins de flashs et le nouveau Library Pictures pour débuter, le phénomène est le même : la foule s'anime. Malgré leur jeune âge, les Arctic Monkeys ont désormais l'expérience des grands événements et savent conditionner leur set list. Ne t’assois pas car j'ai enlevé ta chaise, Pretty Visitors, She's Thunderstorms, Crying Lightning, Brick by Brick ou encore The Hellcat Spangled Shalalala démontrent, s'il en est encore besoin, que Turner est un bien bon mélodiste. Il communique très peu avec son public mais celui-ci n'en a cure et explose sur les titres euphorisants que sont I Bet You Look Good On The Dancefloor et The Sun Goes Down. En rappel, le groupe a certes l'habitude de jouer Fluorescent Adolescent mais offre aussi le titre éponyme de leur nouvel album (très bien accueilli) et 505, dernier morceau de Favourite Worst Nightmare. On est loin du cauchemar... Beaucoup de fans rêvaient de les voir sur scène. C'est chose faite et le rêve risque de continuer des années.

Ce dimanche, une foule compacte se retrouve face à la scène de l'Industrie pour assister au concert de Miles Kane, le grand pote d'Alex Turner. Les deux compères ont sorti en 2008 un album qui fait date : The Age Of Understatement de leur side project The Last Shadow Puppets. Consécutivement, sortait l'album des Rascals, groupe de Miles Kane, de façon plus confidentielle. Des mois plus tard, sort donc en 2011 son premier album solo, éclatant de maturité et de morceaux énergiques, mélodiques, très entraînants... Beaucoup plus médiatisé, cet album est une des réussites de l'année et touche un grand public qui va reprendre en cœur les refrains du groupe. Ce concert de 40 minutes lui permet de jouer la quasi totalité de l'album (dix titres sur douze). Difficile d'insister sur un titre ou l'autre car tout est bon. On retiendra les belles mélodies de My Fantasy et le rush final vers un public très participatif sur Come Closer et Inhaler. Miles Kane revient en France, pour huit dates en novembre. Noel ? Liam ? Who ?

Archive a l'honneur de clore cette édition du Rock en Seine. Le groupe met les petits plats dans les grands en jouant accompagné d'un orchestre de 30 musiciens classiques. Certes, le groupe s'est déjà produit sous cette formation (Grand Rex en avril). Mais comment peuvent-ils ne pas communiquer à ce point ? Aucun mot dans le programme du festival, deux lignes dans le 20 minutes de vendredi matin... Et surtout aucun message sur scène pour présenter, remercier l'orchestre.... Archive, un groupe prétentieux ? Une impression amère qui remonte en bouche vers le milieu du set car au début du set, le public (bien moins nombreux ce dimanche) est enthousiasmé par le spectacle. L'enchaînement Controlling Crowds, Fuck U et You Make Me Feel est exceptionnel. Pollard Berrier, David Penney (et son polo FredPerry noir plutôt classe) et Maria Q se succèdent au micro. La pression retombe quand Rosko John est sur scène ou quand l'orchestre ne joue pas (trop longues les répétitions?). La set list est aussi très orientée sur les deux derniers albums pourtant portés par l'orchestre sur Bullets et Dangervisit. La balance avec un ensemble symphonique étant difficile, les musiciens classiques furent globalement sous mixés. Cela ne leur enlève pas la belle chorégraphie d'archets et de cuivres qui ponctue un dernier titre très convaincant : Again. Rien de plus, mais c'est déjà beaucoup !


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