Drive

"If I drive for you, you give me a time and a place. I give you a five-minute window, anything happens in that five minutes and I'm yours no matter what. I don't sit in while you're running it down; I don't carry a gun... I drive". Jamais, nous ne connaitrons le véritable nom de l'auteur de cette citation. Ryan Gosling EST juste le "driver". Le réalisateur danois Winding Refn ne pouvait mieux choisir pour incarner le taiseux héros du film. Dans la lignée du Bardem de No Country For Old Men ou du Casey Affleck de The Killer Inside Me, il parle peu mais agit de SANG froid. En témoigne son blouson de cuir blanc au scorpion qui subit les affres de ses démêlés. Mais si le "driver" ne serait finalement qu'un grand romantique. Épris de sa voisine mise très jeune enceinte d'un brigand, il est prêt à tout pour la protéger. Vraiment prêt à tout. On suit ainsi un engrenage flirtant presque plus vers Lynch que vers le pur film d'action. Par moment, on pourrait presque reconnaître quelques relents sonores de Lost Highway mais pas de riff allemand sous testostérone à l'horizon, juste de l'excellente electronica. Le français Kavinsky a concocté une bande originale taillée sur mesure pour le film. Dans le monde du cinéma, l'artiste est connu pour des apparitions dans des films de Kervern, Delepine, des frères Poiraud mais surtout incarne à l'écran le chef des Chivers dans le culte Steak de son collègue de travail Quentin Dupieux aka Mr Oizo. Dans Drive, on retrouve l'entêtant Nightcall, en duo avec Lovefoxxx de CSS (révélation du dernier Rock en Seine), morceau produit par un des Daft Punk. Avec ce titre dans l'autoradio, au feu rouge, on est fin prêt à faire vrombir une rutilante Saxo.