Polisse

En choisissant de réaliser un film sur la Brigade de Protection des Mineurs, Maïwenn savait qu'elle tenait un sujet peu commun au cinéma et qu'elle allait toucher les gens. Après un succès critique à Cannes, le film connaît depuis un succès public très important. Et en effet, on ne peut pas dire que Polisse ne transmet pas d'émotions. Après s'être documenté pendant des semaines sur la B.P.M., Maïwenn pouvait témoigner des instants les plus drôles aux enquêtes les plus tragiques. Le film nous fait passer systématiquement du rire aux larmes. On a par contre l'impression douloureuse de suivre un catalogue de faits, allant toujours plus loin dans les histoire de mœurs. Certaines scènes sont bluffantes de réalisme : la descente dans le camp de Roumains, le petit Ousmane qui hurle à la mort quand on le sépare de sa mère, celle qui enlève son bébé, le bourgeois pédophile qui se sait intouchable... Par contre, la scène du mort-né à l'hôpital est totalement insupportable. Bien sûr, cela existe mais fallait-il le montrer de façon si crue ? De plus, peut-on vraiment croire que les témoignages d'adolescentes se font en présence de toute la brigade dans la pièce ? Pourquoi, pour les besoins du scénario, les membres de la B.P.M., jugés comme figurants dans la scène du centre commercial, se retrouvent tous aux premières loges pour l'intervention ? Les excès de colère prennent-ils vraiment de telles dimensions ? Sans parler de cette fin improbable où le destin de Marina Fois (excellente dans la film) est mis en parallèle avec celui du petit gymnaste... On est obligé de se remettre en tête les moments forts de la première partie du film pour en garder une image positive. Et bien sûr, toute la réparti souvent très drôle de la brigade, Joey Starr en tête. Sinon, le spectateur peut se rattacher au fil rouge : les destins personnels de chacun des protagonistes. Certains sont mis plus en valeur que d'autres mais avec une leçon : il est très difficile, dans ces circonstances, de marier vie professionnelle et vie privée. Leur mission prend tellement de place que les relations les plus fortes se créent entre les membres mêmes de la brigade. Karole Rocher semble plus proche de Nicolas Duvauchelle (tous deux très prochainement dans Braquo saison 2) que de son mari. Joey Starr devient le gendre idéal, prédateur sentimental. Des problématiques conjugales qui doivent aussi toucher le cœur de certains spectateurs.



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