L'école des femmes - L'Espal - Le Mans - 08/12/2011
Le théâtre de l'Espal a toujours autant de succès. Certes gonflé sur certaines représentations par les scolaires, le taux de fréquentation est très important. Si l'adaptation de 93, le roman de Victor Hugo, ne m'avait pas plu le mois dernier, le sentiment est tout autre pour celle de Molière. Pour une pièce dont l'histoire est bien connue, on espérait un jeu d'acteurs intéressant au service d'une mise en scène inventive. Nos vœux furent exaucés. Jean Liermier, metteur en scène français travaillant surtout en Suisse, a tout d'abord donné un rôle important au.... rideau. Délimitant les différents espaces, dirigé par les acteurs eux-mêmes voire se transformant en cape ou en écran pour des ombres chinoises. La spectaculaire chute de celui de fond de scène va créer la valeur ajoutée que l'histoire en soi ou les nouveaux acteurs n'apportent pas sur le dénouement. Derrière celui-ci de rideau, on découvre rapidement un plancher incliné, une fumée rampante, un arbre centenaire où se perche une cabane. Si le rideau a son importance, l'échelle qui mène vers ce refuge l'est tout autant. Une des plus belles scènes voit Agnès la descendre avec grâce devant son promis Arnolphe, fasciné. On ne peut tricher sur les sentiments, "élever" quelqu'un pendant dix ans pour aimer. L'amour triomphe, incarné par un homme guitare à la main. Meurtri, Arnolphe n'en reste pas moins drôle, usant d'un humour misogyne qui fait son effet dans l'assistance. On en revient à la meilleure scène sûrement : quand Agnès récite les maximes de l'épouse modèle devant un Arnolphe progressivement endormi. Une bien belle soirée !
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