Oslo 31 août

Ce jour là, dans la capitale norvégienne, Anders veut mourir. Comme Alain le "feu follet" de Louis Malle, dont l'histoire est adaptée sur un ton grave et moderne. En effet, Anders est toxicomane et suicidaire. Sur le papier, ce film de Joachim Trier n'est pas très glamour. Mais il n'a pas besoin de l'être tellement il nous fait réfléchir et touche notre sensibilité. Anders (aussi le nom de l'acteur) a pourtant tout pour lui : beau gosse, musicien, journaliste brillant. Mais il est tombé dans l'héroïne. A très forte dose. On ne saura jamais vraiment si c'est la rupture avec sa copine qui l'a poussé dans ces abîmes ou si c'est cette addiction qui a provoqué cette rupture. On ne verra jamais cette femme. Ce n'est pas celle de l'affiche : juste une étudiante croisée en soirée. Dans les nuits d'Oslo, Anders est connu comme le loup blanc. Des amis, il en a beaucoup : des hommes ou des femmes mariées ou des dealers. Ces rencontres qui rythment ce 31 août sont autant des failles. On pense que son meilleur ami est heureux en ménage. On croit que son ex copine a réussi son mariage. Autant de mensonges. La dépression d'Anders est contagieuse. On comprend vite qu'elle est irréversible. L'excellente bande originale nous fait passer la pilule : Daft Punk, Sebastien Tellier, Torgny.. Autant de boucles électroniques qui accompagnent Anders vers l'irréparable..