Memoryhouse - K18 - Copenhague - 14/08/2012

Au fin fond d'un vaste ensemble de Vesterbro, sont aménagés restaurants et bars. Le tout dans ce qui pourrait s'apparenter au premier coup d’œil à des entrepôts de marchés ou d'une criée. Ce soir d'août, peu de vélos roulent jusqu'au K18. Cinquante personnes maximum. Il faut dire aussi que la veille jouait dans ce même lieu Alberta Cross et dans une salle bien plus grande de la capitale danoise, The Black Keys. Beaucoup de hipsters vont donc rater deux bons groupes de pop rock indie à chanteuse. Tout d'abord, ce sont les locaux de Ice Cream Cathedral qui chauffent la salle. On retrouve une chanteuse (chantant très bien) s'accompagnant de synthés ou d'une guitare électrique. Dans sa voix juste et haut perchée, on retrouve du Bat for Lashes ou du Bjork. Elle est entourée d'un guitariste aux sonorités très aériennes et le batteur qui semble être le leader du groupe, celui qui parle au public. Pour jouer ce qu'ils définissent comme de la ghost pop (leur soundcloud en cliquant ici), les musiciens usent de technologie, parfois au détriment de la spontanéité. Le batteur, par exemple, préfère passer quelques minutes à régler son Ipad pour y lancer la rythmique introductive du morceau. Ce titre évolue ensuite vers une couleur plus acoustique, de retour vers un vrai kit. Après leur show d'une demi-heure, ils prennent le temps de saluer deux-trois potes avant de se faire rappeler à l'ordre. C'est bien beau de jouer sur pleins d'instruments et d'effets mais ça demande du temps pour débarrasser. La scène est plus épurée pour les Canadiens (signés chez Subpop) de Memoryhouse, la tête d'affiche du soir. Ce jeune groupe commence à bien faire parler de lui. En France, ils ont joué quelques titres dans les studios du Mouv' et fait la Route du Rock par exemple cet été. Leur premier album de "dream pop" The Slideshow Effect a bonne presse (Dominique A n'en tarissait pas d'éloges dans les colonnes de Ouest France). Il est l’œuvre d'un duo (accompagné d'un batteur sur scène) : le guitariste Evan Abeele et la charmante Denise Nouvion, photographe et donc aussi chanteuse. Même si la musique n'est pas sa dimension artistique de base, il faut dire que la jeune femme s'en sort très bien. Sur la plupart des titres, Evan lance arpèges et accords avant que Denise assure aussi la rythmique sur son Rolland SP 555 tout en chantant remarquablement. La musique du groupe est (relativement) plus punchy sur scène. On ne fait pas que rêver devant leur indie pop, on tape du pied suivant l'allure de Denise. Celle-ci vit vraiment sa musique, souvent les yeux fermés. Le groupe ne semble pas non plus fâché de la petite affluence et plaisante pas mal avec les spectateurs, ce qui ne rend le concert que plus sympathique. Memoryhouse, un groupe à suivre !


Et la galerie de photos de Daniel Nielsen ici.

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