Argo

La famille Affleck devient de plus en plus importante dans le monde du ciné. On se souvient de Casey, le benjamin, plutôt effrayant dans The Killer Inside Me. Ben, l'aîné, l'avait également dirigé pour Gone Baby Gone. Pour Argo, pas de Casey mais Ben devant et derrière la camera. Méconnaissable avec ses cheveux qui poussent et sa barbe, Ben Affleck incarne parfaitement cet agent de la CIA chargé d'une mission d'exfiltration. Posons le contexte. En 1979, le Shah d'Iran est renversé par une Révolution Islamique dont le guide est l'Ayatollah Khomeini. L'ancien souverain, en fin de vie, trouve refuge aux États-Unis ce qui va déclencher la fureur à Téhéran contre l'ambassade américaine. Le début du film associe très bien images d'archives et scènes tournées. En effet, l'histoire racontée dans le film est une histoire vraie et les efforts de Ben Affleck pour reconstituer ces événements est bluffante. Ne quitter d'ailleurs pas la salle avant le générique de fin qui nous prouve une fois de plus ces ressemblances. L'ambassade est envahie par les manifestants et son personnel pris en otage pendant 444 jours... Carter est à l'époque président des Etats-Unis. Avant l'ère "America is Back" du Reagan des 80's et alors que l'URSS se lance dans une guerre bourbier en Afghanistan qui finira de les ruiner, les États-Unis doivent s'affirmer en tant que puissance. Cette crise des otages devient un enjeu humain et géopolitique. Pourtant, ce n'est pas précisément sur cette problématique que Ben Affleck a choisi de concentrer son film mais plutôt sur l'histoire de six Américains travaillant à l'ambassade lors de l'émeute et qui avait réussi à s'enfuir pour se réfugier incognito à l'ambassade canadienne (enfermés mais pouvant écouter Van Halen ou Led Zeppelin). L'agent Tony Mendez, incarné par Ben Affleck, doit donc se charger de les ramener au pays. C'est le stratagème imaginé qui est intéressant. Il ne fut reconnu publiquement qu'en 1997 par Bill Clinton. Et ce fut Hollywood qui "sauva" l'Amérique. Même si ses lettres ont tendance à s'écrouler sur sa colline, la science fiction (souvent cheap) y est au goût du jour depuis le premier Star Wars en 1977. Avec l'aide de l'excellent Alan Arkin (Little Miss Sunshine) interprétant un producteur célèbre, Tony Mendez va monter un faux film de SF devant se tourner en Iran pour que les otages puissent passer pour de faux cinéastes ou autres techniciens et une fois leur repérage terminé à Téhéran, puissent quitter le territoire iranien. En le formulant comme ceci, cela donne l'impression, plutôt vraie, que le scénario tient en peu de choses. Et pourtant, la tension dramatique ne retombe pas, ce sentiment d'urgence palpable d'un Etat autoritaire. "Nous sortons de l'espace aérien iranien, l'alcool est à nouveau autorisé". Ouf ! C'est vrai que cette tension a donné soif !


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