25 ans de créativité arabe - Institut du Monde Arabe

Les pays de la Ligue Arabe sont à l'honneur en ce moment à Paris. Le Louvre a ouvert depuis peu un nouveau département des Arts de l'Islam. Celui-ci a surtout fait parler par son aménagement. Le visiteur y entre par une cour intérieure du château qui a été recouverte, offrant ainsi un très joli cadre. La collection date des grandes civilisations et califats du monde musulman, du Moyen Age à l'ère moderne. Passé l'effet de la cour couverte, il ne faut pas s'attendre à des œuvres monumentales. Suivant un parcours chronologique dans deux salles à l'étage inférieur, on admire surtout des petits objets, dont la dorure et les pierres précieuses attirent le plus l’œil. Je ne me range bien sûr pas parmi les fans de tessons. 


Direction plutôt l'Institut du Monde Arabe, sur les bords de Seine. Avant que Jack Lang en prenne la direction, l'institut fête ses 25 ans. Parallèlement à une exposition sur les Mille et une Nuits très fréquentée, on y retrouve une rétrospective d'art contemporain d'artistes arabes. "25 ans de créativité arabe" ne semble pourtant pas tracer un panorama si large car la plupart des œuvres, au sein du musée et dans le Mobile Art de son parvis, datent de ces dernières années. En tout cas, l'exposition n'est pas problématisée pour présenter une quelconque évolution dans le travail plastique. Par contre, ce qui frappe, c'est l'omniprésence de la religion ou de la politique (souvent sous l'angle de la répression). La guerre contre le terrorisme ou le printemps arabe ont inspiré. Prenons pour exemple le travail de l'Irakien Obaidi qui, à travers Fair Skies, nous montre sous forme de photographies superposées, vidéos ou objets (kit de maquillage) comment "ne pas passer pour un terroriste aux yeux des autorités dans les aéroports américains". S'étant lui même souvent fait arrêter lors de ses déplacements (par exemple entre le Qatar et le Canada où il travaille). Ci dessous, le détournement d'un portrait de Gustave Courbet se heurtant à la violence policière. L'artiste Zakaria Ramhani est marocain et vit au Canada. Ce tableau fut réalisé en 2012.


Enfin parmi la collection, retenons l’œuvre de l'artiste libanais Doris Bittar (qui vit et travaille aux Etats Unis). Son Baghdadi Bride 2 de 2011 associe le drapeau américain à des motifs islamiques. Une rétrospective, certes pas majeure, mais qui nous fait comprendre l'influence géopolitique sur les pays de la Ligue Arabe et donc sur ses artistes même si ceux-ci ne vivent plus dans leurs pays respectifs.


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