Zeng Fanzhi - Musée d'art moderne de la ville de Paris

En janvier 2011, nous avions parlé ici de la rétrospective que le m.a.m. parisien avait consacrée à Jean Michel Basquiat. Du 1er juillet 2012 au 30 juin 2013, ses tableaux ont rapporté aux enchères 162 555 511 euros. Depuis plusieurs années, son oeuvre affole les compteurs du marché de l'art contemporain. Cette année, Jeff Koons et Christopher Wool complètent le podium. Puis vient Zeng Fanzhi qui a vendu ces douze derniers mois pour plus de 25 millions d'euros sur 45 lots. C'est donc à cette superstar de l'art chinois que le musée parisien a choisi de rendre hommage cet hiver. Jusqu'en février 2014, on peut le voir par écran interposé peindre l’œuvre qui fait face aux visiteurs dans le hall. 


Le curateur a choisi de commencer le parcours du visiteur à travers les tableaux les plus récents (dans l'esprit de la salle qui lui était consacré cet été à la Punta Della Dogana de Venise) avant de remonter l'histoire de ce peintre. Il découvrît l'art contemporain à la Hubei Academy of Fine Arts et y modela son style. Mais commençons par ses œuvres plus récentes. Ces paysages au format imposant donnent certes dans l'abstraction mais il sait aussi rendre hommage au classique comme sur ce Hare (2012), hommage déguisé au lièvre de Dürer. S'il n'y a pas d'hommes dans l'univers imaginaire récent de Zeng Fanzhi, les animaux ne sont donc pas absents.

 
 

Dans la deuxième salle, les animaux laissent leur place. Un nageur peut-être noyé apparaît tout comme le spectre de Mao sur Tian An Men (2004). L'humain tombe le masque sur cet étiré Idealism (2004) et parfois c'est le peintre lui même que l'on découvre : Self Portrait (2009).

 
 
 

Zeng Fanzhi s'installa à Pékin en 1993 et réalisa Mask Series. On dit que ces tableaux rappellent son isolement dans la grande métropole de Beijing faite de faux semblants. En 1998, une de ces toiles valaient 7000 euros et aujourd'hui 750 000. Une autre représentant des jeunes masqués portant le foulard rouge des Pionniers, jeunesses communistes (dont il ne faisait pas partie car "sa famille n'avait pas été jugé digne") a été adjugé à 4.5 millions d'euros. La camaraderie affichée sur ces peintures tranche avec son sentiment d'exclusion exprimé par quelques larmes. 

 
 
 
 
 
 

L'art de Zeng Fanzhi garde une face politique avec son triptyque Mao de 2005 à l'effet visuel bluffant. Et nous voilà arrivé à la dernière salle regroupant les tableaux de ses débuts. Sûrement la moins intéressante, la moins poétique avec des hôpitaux et de quartiers de viande congelés. Par contre, pour retrouver la sortie, il faut faire le (court) parcours dans l'autre sens. Celui de ce qui est devenu une des grands stars de l'art contemporain. Et tant pis s'il ne fut pas un pionnier !

 
 
 

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