Unedited History Iran 1960-2014 - Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

Ces dernières années, le Musée d'Art Moderne, voisin du Palais de Tokyo a crée l'événement avec des rétrospectives sur Basquiat et Zeng Fanzhi. Sur le papier, cette exposition d'artistes iraniens est aussi très intéressante. Historiquement, son découpage est plutôt pertinent. Tout d'abord, nous parcourons les années du dernier Shah d'Iran dont la dernière épouse Farah Pavlavi était à l'origine de l'ouverture du musée d'art contemporain de Téhéran. Son cousin en était d'ailleurs l'architecte. Une grande partie de cette première phase est consacrée au festival des Arts Shiraz-Persépolis qu'elle a soutenu pour accueillir des artistes internationaux. Composée de nombreux documents, la présentation n'est franchement pas spectaculaires avec ces photos en A4. Visuellement, ce sont les tableaux de Bahman Mohassess qui nous plaisent le plus et représentent cette recherche de modernité des artistes iraniens dans les années 70. Mais cet artiste a finalement peu vécu en Iran mais plutôt à Paris et à Rome, où il est mort en 2010. Ses collages réalisés dans les années 80 n'auraient certainement pas plu aux Gardiens de la Révolution.



Les commissaires de l'exposition ont choisi de centrer autour de Shahr-e-no, quartier rouge de Téhéran qui a subi un violent incendie, un tournant vers la Révolution islamique. Les images filmées de Kamran Shirdel répondent à la problématique de l'exposition car elle ne sont pas montées. Dans ses Memories of Destruction, on voit surtout toutes les manifestations qui ont accompagnées la révolution et le retour en grâce de Khomeini. On aurait d'ailleurs apprécié que ces images soient davantage organisées. L'ennui guette devant des scènes de foule plutôt répétitives mais on hésite à avancer si jamais un instant historique inédit surgit à l'écran. Les affiches de propagande influencées de l'imagerie révolutionnaire mai 68 sont aussi nombreuses à être présentées mais encore une fois on regrette l'effet liste et un manque de problématique. La remarque est identique quand sont présentées les images de la guerre Iran-Irak.


Le découpage chronologique nous arrête sur la dernière étape consacrée aux enjeux contemporains (1989-2014). A nouveau, la formulation est très vague. Sur le chemin de la dernière salle, on apprécie les grands dessins au fusain de Mitra Farahani réalisés en 2014 dont les titres se traduisent par "Prends ma tête mais arrête de me prendre la tête". Elle incarne ce que l'exposition veut nous montrer : des Iraniens qui ont vécu en exil. Mitra Farahani, qui est aussi cinéaste, a étudié à Paris. L'an passé, elle a réalisé un documentaire sur Bahman Mohassess que nous présentions tout à l'heure.


Terminons sur un célèbre conte persan : La Conférence des Oiseaux. C'est un récit du XIIIe siècle sur des centaines de milliers d'oiseaux partis à la quête du Simorgh, roi-dieu oiseau mythique.  Beaucoup abandonneront et seuls trente arrivèrent à destination. Narmine Sadeg (qui vit à Paris) a réalisé en 2014 son Cabinet d'enquête sur les trajectoires déviées.







Commentaires

  1. Bonjour,
    article intéressant, j'ai moi-même été à cette exposition et une affiche de propagande pendant la guerre iran irak a attiré mon attention: on y voit des enfants en noirs, avec au milieu un coquelicot partiellement fané et au-dessus d'eux, un missile.... malheureusement je n'arrive pas à le retrouver sur internet, l'affiche s'appelait "Withered the flowers : the buds..." je ne me rappelle plus de la fin du titre, le connaissez-vous ? Merci d'avance

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci! Mais je crains ne pas pouvoir vous aider pour le nom complet de cette affiche. Sorry..!

      Supprimer
  2. D'accord pas de problèmes ;-)
    j'ai mis votre site en favoris pour avoir d'autres "conseils" d'expo !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Metallica/Gojira - Stade de France - Saint Denis - 12/05/2012

Miam Miam

Sebastiao Salgado - Genesis - Natural History Museum - London