Agnes Obel - Shepherd's Bush Empire - London - 22/10/2014
Récemment, une "étude" a fait surface à propos des lycéens américains. Ceux-ci seraient ainsi jugés "bêtes" ou "intelligents" en fonction de ce qu'ils écoutent. De Lil Wayne à Sufjan Stevens. De Beyoncé à Beethoven.... AGNES OBEL n'apparaît pas encore dans ce classement grand public mais l'écouter serait sûrement un signe d'intelligence. En effet, quoi de mieux pour briller en société que d'annoncer que l'on va voir Agnes Obel en concert. Quoi de mieux pour effacer ce sentiment d'annoncer que le lendemain ce sera au tour de Lady Gaga. Bref... Vous avez bien compris que ce type d'"étude" n'a aucun sens et que l'on peut se retrouver au premier balcon de ce superbe Empire à côté d'une Londonienne qui passe son temps à consulter Facebook sur son smartphone pendant le set de l'artiste danoise. Déjà elle ne bavarde plus avec sa voisine comme pendant la sympathique première partie French For Rabbits. Les Néo Zélandais viennent de sortir leur premier album Spirits. Ils ont la chance d'accompagner Agnes Obel avant quelques dates solo dont le 31 octobre à Paris à l'Alimentation Générale (club du 11e). La chanteuse Brooke Singer a une belle voix s'accompagnant de guitare ou clavier et sait plaisanter avec l'assistance. On note aussi les doux chœurs du bassiste, pourtant sosie de Johan Lomu. La scène est prête pour Agnes Obel et ses musiciennes. Deux pianos sont installés à proximité des violoncelles, du violon, de claviers et d'une percussion. Le groupe 100% féminin prend possession de la scène qui est éclairée de façon assez floue. Le jeu de lumière manque d'imagination et ne séduit pas tout comme la première impression vocale. Sur Beast, Agnes Obel atteint certaines notes aiguës en force, tranchant avec ce voile qu'elle semble imposer à certaines notes plus graves. Quelques jours après le concert de Susheela Raman et même quelques mois après celui de St Vincent, la comparaison est difficile pour Agnes Obel. Pourtant, faisant abstraction de la voisine et idéalement placé au premier balcon, le son est excellent sur l'instrumental Louretta même si le piano est plutôt sous mixé face aux autres instruments. Il faudra que l'artiste rejoigne l'autre beau piano à queue noir pour que les titres prennent de l'ampleur.
Il faut dire que Fuel to Fire est une superbe composition tout comme On Powdered Ground. Et une idée fait chaud à notre cœur de rocker. La fin du titre est rallongé. Le son des instruments est poussé à saturation, se rapprochant des créations de Trent Reznor et Atticus Ross. Même si Agnes revient à son premier piano, l'impression est ensuite bien meilleure (Aventine). Elle est loin de l'image rigide voire snob. Agnes est douce et féminine avec cette longue mèche blonde qui glisse devant le visage. Agnes est drôle dans ses interventions. Elle nous confie s'être coupé au doigt avant le concert et nous assure qu'il ne faut jamais jouer avec des couteaux avant un show. Ce concert est la dernière date européenne avant un bon moment "enfin si on peut dire que nous sommes en Europe"! Pour elle, ce concert sera un peu "special" même si ce ne sera pas non plus un déluge d'happenings. Le groupe interprète pourtant un nouveau morceau dont le titre (de travail j'imagine) est Spinet Song. Bien rythmé par une percussion très précise, le titre est assez enlevé et permet d'espérer un prochain album peut-être plus catchy. Le morceau peut s'écouter ici. Les musiciennes passent aussi par la case reprises (de qualité) sur Between the Bars d'Elliot Smith et Close Watch de John Cale en dernier rappel. Entre temps, l'ingé son s'est à nouveau amusé sur les volumes des instruments en fin de The Curse, superbe morceau mais qui aurait mérité une autre idée pour conclure. Vous l'aurez compris. Ce n'est pas le coup de foudre mais ce concert fut bien agréable pour les spectateurs et aussi pour ce groupe qui a l'air de s'entendre à merveille.
photo : Steve Asenjo
photo : Steve Asenjo
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