Fondation Louis Vuitton

Adossée au Jardin d'acclimatation du Bois de Boulogne, la Fondation Louis Vuitton a ouvert ses portes au public le 27 octobre 2014. Treize ans plus tôt, le milliardaire Bernard Arnault avait rencontré l'architecte américain superstar Frank Gehry dans l'idée de réaliser son "Guggenheim" à lui, écrin de sa colossale collection d'art contemporain. Le lieu est donc d'abord connu pour son architecture originale, intégrant le musée dans son environnement. Il nous tarde d'être au printemps pour apprécier les effets de lumières sur les verrières alambiquées qui cernent l'édifice. L'accès aux terrasses nous permet d'apprécier des vues sur la Tour Eiffel, les tours de la Défense et bien sûr l'étendue de verdure tout autour. Cela nous rappelle l'impression ressentie du toit du Bundestag de Berlin avec un panorama imprenable sur Tiergarten. Pour le moment, on retrouve tout la-haut une installation de l'artiste argentin Adrian Villar Rojas (vu il y a plus d'un an à la Serpentine Gallery). La encore, sa structure va évoluer avec les saisons. Au rez de chaussée, une salle nous présente toutes les maquettes de Gehry, de plus ou moins grande taille, qui ont permis d'arriver à ce résultat impressionnant. Pendant ce temps, un quatuor classique ravit les spectateurs de l'auditorium.







Pour écrire l'histoire, il fallait un artiste qui soit capable d'apprivoiser ce lieu. Le Danois Olafur Eliasson a la chance d'inaugurer les grands espaces dédiés aux installations. On se souvient de son Weather Project dans le fameux Turbine Hall du Tate Modern, parfait pour les projets d'envergure. Il a souhaité bouleverser les perceptions visuelles des visiteurs et ainsi quelque peu "casser" les repères architecturaux de Gehry. Pour reprendre les expressions des médiateurs très présents, nous nous déplaçons de "planète en planète" au gré des effets d'optique et de lumière du Contact d'Eliasson. La foule très présente pour accéder à la billetterie ne pose plus problème dans la première salle et au contraire permet de multiplier les jeux d'ombre. Cela renforce l'impression spatiale de Revenants errant face à un miroir que l'on perd souvent de vue. Nous avons la sensation que seuls nos corps bougent face à la lumière et aux murs mais subtilement l'ombre avance au plafond, la pièce se rétrécit ou s'élargit. A l'extérieur, des caméras se cachent dans les colonnes de verre et de lumière pour reproduire l'image dans des boules de cristal déformantes qui éclairent notre chemin. L'autre grande salle est légèrement inclinée et nos silhouettes se dédoublent voire quadruplent face aux miroirs. Si l'on juge la grandeur d'une œuvre au nombre de selfies réalisés, c'est un triomphe.






Les autres galeries sont consacrées à des artistes contemporains. On retiendra la salle Giacometti avec sa Grande Femme ou ses Bustes d'homme. Les personnages de Maurizio Cattelan sont toujours aussi intrigants avec son Charlie Don't Surf comme crucifié à sa table d'écolier. Et au rayon des découvertes personnelles (vaut mieux tard que jamais), insistons sur Nam June Paik, un des pionniers de l'art vidéo, utilisant la télévision dans son travail dès les années 1960 (Tv Rodin) et Thomas Schütte. Weeping Woman nous avait plu et le grand Mann im Matsch confirme, en fin de parcours, cet intérêt pour l'artiste. 





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