Velazquez - Le Grand Palais - Paris

Dans le livret de cet événement au Grand Palais jusqu'au 13 juillet, nous pouvons lire en introduction que "jamais une exposition Velazquez n'avait été organisée en France". Il y avait sûrement des raisons.. Pourtant, il est aussi rappelé que "peintre économe, il a peu produit mais peintre excellent, le moindre de ses tableaux est un chef d’œuvre." Il faudrait peut-être hiérarchiser un minimum sa production non ? Las Meninas en est un assurément. Et heureusement que nous avions voyagé il y a quelques années pour le voir au Prado car la question que l'on entend beaucoup autour de nous au Grand Palais ce samedi midi est "Mais où sont les Ménines ?". Il est aussi précisé, à nouveau, dans le livret : "peintre d'un seul homme ou presque". Il était donc si judicieux de créer un parcours chronologique pour présenter une vie qui n'a pas eu mille rebondissements ? De plus, on se demande pourquoi tout à coup les visiteurs sont plongés dans un salle sombre alors que la précédente et la suivante ne le sont pas. Celles-ci sont tout aussi austères avec ces murs peints de couleur triste. Pour ne pas totalement déprimer, il faut donc se rattacher à quelques émotions artistiques ou contexte historique. Quand Velazquez commence sa carrière depuis l'atelier de Pacheco à Séville, la religion catholique imprègne l'art et l'Espagnol est très pieux. Quant il peint Trois Musiciens à l'air vaguement ivre, on parle de contexte moralisant les dangers de l'alcool. 


Velazquez part ensuite "en formation" en Italie et les œuvres de cette période ainsi que celles de ses contemporains (Jusepe de Ribera) traduisent en effet la grande influence du caravagisme. Puis, en 1623, il devient peintre officiel du roi d'Espagne, Philippe IV, qui a succédé à son père deux ans plus tôt. Velazquez devient donc le spécialiste des portraits. Il y en a donc... des portraits dans cette exposition. Le roi veut être représenté et il demande aussi moult tableaux de ses enfants à tout âge. Et il en a huit de sa première femme et cinq de sa deuxième. On retient celui-ci de Baltasar Carlos alors que l'héritier a deux ans. Il doit déjà paraître fort et on le peint à côté d'un nain qui quitte la scène, les attributs de l'enfance en main. 


Bien que le portrait de l'Inquisiteur Sebastian de Huerta fait froid dans le dos, on ne peut que s'arrêter devant le réaliste tableau représentant le Pape Innocent X, l'oeuvre la plus emblématique de cette exposition.


L'intérêt de cette rétrospective est aussi de découvrir Juan Bautista Martinez del Mazo, l'assistant puis le gendre de Velazquez. Alors que le maître est devenu "l'agent artistique" du Roi d'Espagne lui dénichant des œuvres en Italie principalement, del Mazo gère les affaires courantes de l'atelier. Dans la dernière grande salle, l'infante Marguerite Thérèse est de tous les tableaux avec sa peau pâle et son regard un peu perdu. Et de tous les portraits, on préfère celui de del Mazo qui, avec ses tons rose et argenté, lui donne une jolie touche glam'. Après la naissance de ses frères Prospero puis Carlos, la petite ne pouvait hériter de la couronne d'Espagne et fut mariée à Léopold Ier du Saint Empire à l'âge de 12 ans.


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