Future Generation Art Prize - Pinchuk Art Centre - Venezia
Le Pinchuk Art Centre est une institution basée à Kiev. Victor Pinchuk est un philanthrope ukrainien, chevalier des Arts et des Lettres en France et investi par exemple dans Giving Pledge avec Bill Gates. L'exhibition que sa base ukrainienne abrite cette année est d'un niveau galactique (Damien Hirst, Marina Abramovic, Ai Wei Wei, Jan Fabre, Barthelemy Toguo..). A Venise, il met les jeunes artistes à l'honneur. Ils ont tous moins de 35 ans et viennent du monde entier. Le Future Generation Art Prize est donc le baromètre du monde émergent de l'art contemporain. Les femmes ont ici brisé le plafond de verre. KAMEELAH JANAN RASHEED est américaine et a le sens des bons mots. Son Are We There Yet ? est catchy mais c'est surtout son sens de la formule que l'on apprécie. "Gluten-Free Graveyard". "Offshore Optimism". Autant d'associations de mots à même de combler le manque d'imagination du parolier.
On avait remarqué le collectif ukrainien OPEN GROUP il y a deux ans car il était en charge du pavillon ukrainien avec une installation autour de la guerre qui sévit dans son pays. Il récidive cette année avec un rappel du nombre de victimes que la guerre a causé (9940 en mars 2017). Les membres de l'Open Group ont décidé de rencontrer autant de nouvelles personnes et d'enregistrer l'identité de ce réseau. Une imprimante recense donc en live tous ces noms.
L'Access Gallery de Vancouver envoie des artistes documenter leurs traversées sur des porte-conteneurs. REBECCA MOSS a ainsi créé International Waters projeté dans le cadre de l'exposition. Son regard est à la fois instructif, décalé et l'expérience unique. En effet, la compagnie coréenne s'est retrouvée en banqueroute pendant son voyage et n'avait plus les moyens de jeter l'encre ailleurs que dans les eaux internationales.
ASLI CAVUSOGLU est une jeune artiste turque qui défend la cause arménienne à travers sa pratique. Elle est donc amenée à être critique du pouvoir en place dans son pays. Elle présente à Venise Future Tense, sa version papier des fameuses "alternative news".
FIRELEI BAEZ est originaire de République Dominicaine. En plus de sa présence à Venise, elle expose cette année dans trois métropoles étasuniennes. Ses portraits de femmes sont interstellaires.
IBRAHIM MAHAMA donne dans le monumental. L'artiste ghanéen empile des "shoemaker boxes". Il les a récupéré auprès de travailleurs de rues à qui il a donné des neuves en échange. La structure est une métaphore des changements que connaissent les sociétés africaines. Plusieurs de ses œuvres ont été exposées au White Cube Bermondsey ce printemps. C'est l'artiste qui monte en Afrique, déjà présent en 2015 à l'Arsenale pour la Biennale.
Enfin, terminons avec PHOEBE BOSWELL. Née à Nairobi, elle vit et travaille à Londres. Artiste mixte, elle croise le dessin et le média vidéo. Dans une autre salle, il est aussi possible d'enregistrer des voix, des textes qui peuvent être ajoutés au mix de Mutumia, installation interactive. Plus d'informations sur ce projet ici. Un passionnant plaidoyer pour la cause des femmes.
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