Mastodon - L'Elysée Montmartre - Paris - 29/11/2017

Quand MASTODON a annoncé sa tournée européenne avec Red Fang et Russian Circles, on s'est dit que l'on tenait une sacré affiche. Celle-ci pouvait d'ailleurs se poser dans une salle parisienne un peu plus grande tout en estimant notre chance de revoir le groupe dans ce lieu mythique. Russian Circles a très bien lancé la soirée dès 19h avec leur stoner shoegaze instrumental bien maîtrisé. On s'attendait ensuite à une montée en température avec Red Fang. Le groupe a tout cartonné en juin dernier au Hellfest. On les avait déjà vu avec Mastodon au Bataclan en janvier 2012 (ici) et on s'attendait presque à davantage d'équilibre avec la tête d'affiche. Il n'en est rien. L'ambiance parisienne fut très timide et Mastodon joue dans une autre galaxie. Depuis le Graspop 2003, nous avons vu le groupe sur chacune de ses tournées, de la Boule Noire à la Main Stage de Clisson. A chaque sortie d'album, les fans s'interrogent sur leur capacité à toujours repousser les limites de leur art. Et toujours le disque termine en tête des référendums comme Emperor of Sand, album de l'année 2017, loin devant la concurrence. 
 

La majorité du public doit aussi connaître le groupe depuis de nombreuses années et pourtant il y a surtout de vrais cris de satisfaction quand les musiciens lancent les nouveaux morceaux. Sultan's Curse, Ancient Kingdom ou Andromeda arrivent assez tôt, avec un son pas encore optimisé. C'est véritablement le tube Show Yourself  qui lance un enchaînement irrésistible avec Precious Stones, l'immense Roots Remain puis le fabuleux Steambreather. Brann Dailor assure un maximum au chant tout en jouant des parties de batterie bien plus complexes que Phil Collins (!). Le fameux passage de Brann avant le solo dans Roots Remain donne la chair de poule. "And all that I have come to lose. Gone so long it doesn't matter anyway. And all that I have come to gain. Will remain with me until the bitter end. And when you sit and picture me. Remember sitting in the sun and dancing in the rain. The end is not the end you see. It's just the recognition of a memory" Quand on sait que comme pour The Motherload, le disque est inspiré du combat que plusieurs proches du groupe ont mené contre le cancer. Brent Hinds (amoureux heureux sur Instagram) est aussi très à son avantage avec des titres plus mid-tempo sur lesquels il chante beaucoup et lance des solos impressionnants. L'objectif de cette tournée est de se faire plaisir comme en témoigne le retour d'Oblivion ou The Last Baron, premier titre du concert. Mastodon n'en oublie pas les titres pour le mosh-pit comme Mother Puncher (Bill est particulièrement mobile, avec des poses à la Ben Weinman) et des singles directs tel que Ember City ("What do I say to youuuu"). Et puis, on le savait, la présence de Scott Kelly (Neurosis) est l'événement de ces dates en Europe. Il est présent sur un titre de chaque album de Mastodon et c'est donc l'occasion de les jouer pour la première fois. Scorpions Breath (Emperor of the Sand). Crystal Skull (Blood Mountain), Crack the Skye, Aqua Dementia (Leviathan), Spectrelight (The Hunter), Diamonds in the Witch House (Once More Round the Sun). Scott Kelly, arque-bouté sur son pied de micro, décrépite les murs de l'Elysée. Les passages de Troy brillent particulièrement, tout en nuances. Les autres musiciens, Brann en tête, libérés du chant, semblent prendre un plaisir fou. Les parties de batterie sur Diamonds in the Witch House sont totalement extra-terrestres. Cette odyssée avec Scott Kelly nous replonge dans la discographie du groupe pour des versions inédites en live. Le concert qu'il ne fallait rater sous aucun prétexte. Mastodon et Gojira sont les deux meilleurs groupes de la galaxie du rock dur, étincelant comme des pierres précieuses.



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