Die Welle

Le cinéma allemand a fait référence ces dernières années en revisitant son passé (La Vie des Autres) ou en analysant les problèmes actuels de la société d'outre Rhin (De l'autre côté).
Die Welle réussit le pari d'ancrer une période noire de l'histoire de l'Allemagne dans le quotidien de la jeunesse d'aujourd'hui.
L'accroche est simple : un professeur chargé de mettre en place une séquence sur l'autocratie est à l'initiative d'un jeu de rôle aux conséquences non maitrisées.

L'entrée en scène de ce professeur vêtu d'un t-shirt des Ramones pose d'emblée la question de l'identification.. Si Entre les Murs ne retranscrit pas franchement les pratiques auxquelles les professeurs sont confrontés, Die Welle force la réflexion sur l'influence de l'enseignant auprès de ses élèves.
Vite conscient de l'ascendant psychologique qu'il peut avoir (sans pouvoir le contrôler), Herr Wenger va réussir à modifier les codes de son public pour aller vers l'uniformisation, terreau de toute dictature.
Le réalisateur s'efforce aussi de montrer, en parallèle à l'embrigadement dans la Vague, que les jeunes Allemands subissent l'influence culturelle de leur temps : myspace, jeux vidéos, rock, skate... Des régles trendy qu'ils seraient prêts à utiliser ou abandonner au nom d'une cause (un futur concept pour un album de Porcupine Tree ?).
La dimension pédagogique de ce film est assez exemplaire pour pouvoir étudier le IIIe Reich : discipline, terreur, éducation par le sport, culte du chef, exclusion de la masse mais aussi résistance et devoir de mémoire.
Die Welle s'impose comme le film sur une situation d'enseignement à voir par les enseignants.
En tout cas, une séance chargée d'émotion.