Braquo

Olivier Marchal en parlait depuis des années : créer une version française de The Shield. Qui mieux que cet ancien flic pour en retranscrire la noirceur. Dans 36 quai des orfèvres et MR 73, il métamorphosait Daniel Auteuil en flic sombre de chez sombre. On retrouve dans Braquo Jean Hugues Anglade dans ce rôle mais cette fois-ci en meneur de bande, Vic MacKey style ! On retrouve l'ambiance de la Strike Team avec une dose d'humour en moins qui la rend encore plus pesante. Une raison de plus d'en dire deux mots à chaud, histoire de faire retomber la pression.

Le cliffhanger de l'épisode 1 de la saison 1 de The Shield fut un élément tellement déstabilisateur qu'il faudra sept saisons (avec moult rebondissements) pour en venir à bout. Pour Braquo, on retrouve exactement le même schéma au début du second épisode. Doit-on tout cautionner au nom de la solidarité de l'équipe ? Comment des flics mouillés jusqu'au coup et parfaitement déséquilibrés dans leur vie personnelle doivent se serrer les coudes pour ne pas plonger : "Si tu veux jacter, tu jactes !" Ne nous fions pas aux apparences, les dialogues ne sont pas non plus du Audiard. On retrouve beaucoup de vulgarité qui finalement passe mieux en anglais. Par contre, le réalisme des scènes d'action est vraiment à la hauteur. On retrouve à l'occasion le suivi caméra à l'épaule des poursuites lors d'intervention plus que musclées. Seul le contexte change. On ne suit pas les méfaits des gangs de L.A. mais plutôt le violent quotidien de l'agglomération parisienne du côté des voyous et des policiers avec une ligne jaune difficile à tracer.