Indignation
A l'instar de Woody Allen, l'auteur Philip Roth nous revient tous les ans pour nous conter des histoires qui ont souvent pour cadre son New Jersey. Dans Indignation (2008), on retrouve la plupart de ses thèmes fétiches : les émois adolescents (Portnoy et son complexe), la communauté juive, toujours sur un fond de jeu historique. Après avoir, par exemple, évoqué le Mc Carthyisme dans I married a communist ou sous l'angle de la fiction, la Seconde Guerre mondiale (The Plot against America), la toile de fond est cette fois-ci la Guerre de Corée.
Ce conflit qui opposa bloc de l'est et bloc de l'ouest de 1950 à 1953 est ici retranscrit d'une façon particulière. Le héros du livre est un jeune étudiant brillant ce qui lui permet de continuer ses études plutôt que de servir de loose cannon sur le front asiatique. Ne supportant plus l'intrusion de ses parents dans sa vie, il quitte Newark pour s'inscrire dans une université de l'Ohio dans laquelle il n'arrivera jamais à s'intégrer. Un room mate trop bruyant, une girlfriend suicidaire un enseignement religieux qui se heurte à son athéisme sont autant de problèmes qui vont le mener dans le bureau du directeur qui ne comprend pas pourquoi il met en danger le succès annoncé de ses études de droit et risque ainsi de rejoindre la Corée. On parle bien ici de danger car le conflit coréen n'est pas présenté comme un symbole d'une guerre "froide" mais comme une guerre meurtrière pour une jeunesse dont la famille a connu les pertes humaines de la Seconde Guerre mondiale lors du Débarquement ou dans le Pacifique. Si ses parents sont représentés comme ultra protecteurs et qu'il en souffre, ils témoignent aussi de leur crainte de voir leur fils unique mourir jeune : " the series of morphine doses had, in fact, infused the tank of his brain like so much mnemonic fuel while successfully dulling the pain of the bayonet wounds." On est dans le charnel comme Philip Roth a toujours su le raconter avec la poésie brute qui le caractérise.
Ce conflit qui opposa bloc de l'est et bloc de l'ouest de 1950 à 1953 est ici retranscrit d'une façon particulière. Le héros du livre est un jeune étudiant brillant ce qui lui permet de continuer ses études plutôt que de servir de loose cannon sur le front asiatique. Ne supportant plus l'intrusion de ses parents dans sa vie, il quitte Newark pour s'inscrire dans une université de l'Ohio dans laquelle il n'arrivera jamais à s'intégrer. Un room mate trop bruyant, une girlfriend suicidaire un enseignement religieux qui se heurte à son athéisme sont autant de problèmes qui vont le mener dans le bureau du directeur qui ne comprend pas pourquoi il met en danger le succès annoncé de ses études de droit et risque ainsi de rejoindre la Corée. On parle bien ici de danger car le conflit coréen n'est pas présenté comme un symbole d'une guerre "froide" mais comme une guerre meurtrière pour une jeunesse dont la famille a connu les pertes humaines de la Seconde Guerre mondiale lors du Débarquement ou dans le Pacifique. Si ses parents sont représentés comme ultra protecteurs et qu'il en souffre, ils témoignent aussi de leur crainte de voir leur fils unique mourir jeune : " the series of morphine doses had, in fact, infused the tank of his brain like so much mnemonic fuel while successfully dulling the pain of the bayonet wounds." On est dans le charnel comme Philip Roth a toujours su le raconter avec la poésie brute qui le caractérise.
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