Avatar

Le film qui bat tous les records de fréquentation et qui suscite moult débats sur son intérêt méritait quand même d'être vu. Autant sortir les grands moyens : grande salle du MK2 Bibliothèque : numérique 3D.

Tout d'abord la 3D. Dans les premières minutes, on cherche (consciemment ou pas) la valeur ajoutée du système au fil des scènes. Puis, c'est un avis subjectif, on oublie le port des lunettes pour se laisser porter par la beauté de la photographie, la magnificence des décors, la vérité du trait et le dynamisme de l'action. On n'en est pas encore à sentir un papillon sur l'épaule, à se prendre des feuilles sur le visage ou des larmes de cendre dans les yeux (bien que l'on ne risque rien avec notre look d'un soir) mais le voyage est très agréable. Ce spectacle ne nous fait pas non plus perdre le fil de l'histoire. Certains nous diront que l'on ne risque pas car le scénario tient sur une branche de lunette. Certes, on comprend assez rapidement ce qu'il va se passer : manichéisme, coup de coeur pour les indigènes et leur environnement... Mais la narration se tient tout à fait pendant 2h40 et les métaphores se succèdent. Même si ce n'est pas clairement dit dans le film, la V.O. renforce l'idée que les envahisseurs sont Américains et que le film dénonce de façon sous-jascente leur impérialisme ("we're gonna fight terror with terror"). On peut aussi penser aux conquistadores espagnols à l'armement démesuré face aux Amérindiens. Visuellement (et c'est paradoxal au sein de cette histoire), la course des Nav'i échappant, dans un nuage de cendres, à la chute de leur Arbre Maison, rappele le 11 septembre. Ce peuple se remet ainsi à la religion qu'il voue à leur environnement pour s'en sortir, ce que Jack Sully (qui revit hors de son fauteuil roulant dans le corps de son Avatar) utilisera (sans profonde conviction) pour mener la resistance et vaincre l'opprimant. Le discours va au delà de la dimension écologique : les hommes ont usé leur Terre jusqu'à la corde et doivent prendre de force les ressources de peuples luttant contre l'occidentalisation et la rupture avec leurs traditions. Un propos, certes vulgarisé à travers le film, mais qui a pour l'instant, touché, à bon entendeur, des milliers de Terriens.

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