The Gathering - Elysée Montmartre - 14/02/10

Les musiciens de The Gathering ne changent pas leur habitude. Ils installent pédaliers et autres cymbales sur scène avant leur show. Les frères Rutten sont toujours aussi discret mais dans une ambiance beaucoup plus intime que lors des deux dernières tournées. En effet, une affluence divisée par deux en comparaison avec les deux (fantastiques) derniers concerts dans cette salle. Entre temps, Anneke s'en est allée, se confondant depuis dans une carrière solo anecdotique et seul le featuring appuyé de la chanteuse sur le dernier Devin Townsend lui permet d'exister au sein de la scène. The Gathering a cependant survécu, a recruté une nouvelle chanteuse puis sorti The West Pole. L'heure est donc venue de découvrir enfin sur scène Silje, la nouvelle voix du groupe.

Quand le noir envahit à nouveau la salle, il faut se montrer patient car The Gathering choisit de débuter le show avec l'instrumental introductif de leur nouvel album : le bien nommé When Trust Becomes Sound avec Silje aux keyboards. On remarque cependant plusieurs éléments qui se confirmeront au long du concert : des sourires aux lèvres, une sérénité retrouvée (à revoir impérativement le touchant documentaire qui accompagnait Home, où ne sentait plus Anneke concernée pour un album particulièrement important pour les Rutten qui avaient perdu leur père pendant l'enregistrement), René Rutten efficace ne surjouant pas les effets et la bassiste Marjolein à l'abordage ! Quand Silje s'empare du micro sur No One Spoke, on ne fait que constater ce que The West Pole nous avait fait ressentir : une voix douce (Marooned), davantage en retenue, à la gamme moins large qu'Anneke mais ne peinant pas pour autant à atteindre les notes que le répertoire impose (In Motion). Elle est également soutenue aux backing vocals par Marjolein qui s'est totalement émancipée et permet d'insuffler davantage de groove et de joie de vivre (il faut la voir, sangle rompue, slapper sa basse à volonté sur All You Are). Et puis quel bonheur de toujours pouvoir profiter en 2010 (ils fêtent leurs 20 ans de carrière) de la majesté des compositions de The Gathering : On Most Surfaces, Great Ocean Road, Analog Park, Leaves, Even The Spirit Are Afraid..... jusqu'à l'apothéose Travel. Le groupe peut ainsi se passer de tubes absolus (Strange Machines, Probably Built In The 50's, Eleanor....) sans que cela ne pose problème. On adorerait d'ailleurs les voir de soir en soir avec une set list évolutive tellement leurs disques offrent des moments de grâce. On peut aussi espérer un futur album studio de grande qualité s'ils parviennent à exprimer la cohésion affichée lors de ce concert. I wish you knew your music was to stay forever...