Hellfest - Day One

C'est l'heure des retrouvailles. Les vignes de Clisson. Des cheveux. Des sourires. Et les premières decibels. On attendra d'accomplir ce que le t-shirt du magazine Rock Hard nous prédit pour se lancer dans le bain de la Main Stage One.

Avec le temps, on ne s'étonne même plus de voir des pointures dans nos contrées. 16h45 : l'heure est aux Deftones. Rocket Skates et Diamond Eyes d'entrée, le groupe défend son excellent nouvel album (dont You've Seen The Butcher et CMND/CTRL). Affuté comme à la bonne époque, Chino mouille le maillot (souvent debout sur le retours) tout comme Abe à la batterie. Carpenter (plutôt en "formes" lui) ne bouge pas un orteil mais se contente du plus important : les riffs. Et les Deftones vont nous servir autour de leurs nouveaux morceaux un bon best of dont Bored ne fait plus partie. Après les toujours excellents My Own Summer, Change, Digital Bath ou Be Quiet and Drive, l'interprétation du Passenger de White Pony est une heureuse surprise. Même si Chino n'a pas le coffre pour reprendre les parties de Maynard, le plaisir est là, jusqu'au final furieux sur les Root et 7 Words d'Adrenaline. Assister à un concert de tête d'affiche frais et dispo à l'heure du goûter est la meilleure entrée en matière possible. Pourvu que ça dure !

La grande qualité du Hellfest est son éclectisme, offrant le meilleur de tous les styles, toute époque confondue. Place au Death Metal et son plus fidèle lieutenant : Peter Tägtgren. Déjà présent l'an passé avec son projet Pain, il revient cette année aux fondamentaux avec Hypocrisy : une leçon de riffs et de chant death. Arch Enemy sur la même scène deux heures plus tard nous prouve aussi que le growl a de beaux jours devant lui grâce à un public fidèle de deatheux qui garnira surtout les tentes pendant le week end. Autre figure du style, Michael Amott peut se reposer, d'ailleurs, sur une fanbase que l'on constate de plus en plus large. Le Hellfest est ainsi l'occasion pour de nombreux groupes de se produire devant un public beaucoup plus nombreux que sur des dates parisiennes par exemple. On pense, ici, à Sick of it All qui nous balance les tables de la loi du HxC New-Yorkais. Toujours le sourire aux lèvres, les frères Koller sont efficaces au possible. Très bon esprit, ce show sera la référence hardcore du festival devant même la tête d'affiche Biohazard au répertoire moins festif et plutôt répétitif. Beaucoup apprécieront pourtant cet événement que constitue le dernier concert du réunion tour du groupe et seule apparition européenne : encore un bon coup du Hellfest. Revenons aux moments forts de cette première journée en commençant par Infectious Grooves.

Mike Muir est, comme Tägtgren, de retour avec son autre projet mais avec les mêmes musiciens. Maillot des Lakers sur le dos, le gang mèle funk et metal avec un niveau technique assez exceptionnel grâce à la section rythmique de Suicidal : Steve Brunner / Eric Moore. Leur reprise d'Immigrant Song et leur tube Violent and Funky fait monter la sauce avant que Muir nous refasse le coup de 2009 sur le Pledge Your Allegiance de S.T. Il ne faudrait pas non plus que l'envahissement de la scène devienne systématique. Les fans présents l'an dernier ou qui en mourraient d'envie après avoir vu les images de l'an passé ont du adorer. Du public, ça semblait moins spontané. Place aux deux grands concerts du jour : Sepultura et Fear Factory.

Depuis quelques années, il est préférable d'éviter les concerts des frères Cavalera pour apprécier à sa juste valeur le répertoire de Sepultura. En revanche, on se souvient encore de la claque infligée à In Flames par la bande à Derrick Greene qui avait assuré leur première partie à l'Elysée Montmartre. On ne se pose même plus la question de la légitimité car ce Sepultura existe depuis 1998 maintenant. Et Andreas Kisser est un guitariste exceptionnel jouant avec le fidèle Paulo et le nouveau Dolabella les classiques avec un tempo de dingue. Le groupe n'oublie pas son nouvel album A-Lex ni certains titres convaincants des albums récents (Convicted in Life ou Sepulnation). Mais le plaisir est intact sur les bombes thrash : Dead Embryonic Cells, Arise, Attitude, Territory, Troops of Doom, Refuse Resist. Même quand le groupe se frotte à des titres très typés Max comme Ratahamatta, le public adhère...jusqu'au premier vrai hymne fédérateur du Hellfest 2010 : Roots Bloody Roots of course. Le concert du Day One. Celui-ci aurait pu être celui de Fear Factory.

Le groupe opère un vrai retour en force cette année avec le come back de Dino Cazares et l'arrivée du batteur le plus impressionnant de la scène Metal : Gene Hoglan. Ce line-up a accouché d'un excellent nouvel album : Mechanize dont sera interprété trois titres au cours du concert. En attendant ces nouveautés, le groupe nous rappelle au bon souvenir de l'Olympic 99 avec trois titres d'Obsolete. Le temps a fait son œuvre sur Burton C. Bell par contre dont le chant clair est presque virtuel tellement d'effets sont utilisés. Passé la dispensable étape Digimortal, ce ne fut que sur Martyr et les titres de Demanufacture que Fear Factory achèvera son audience. A propos de ce concert, un seul nom revient sans cesse : Gene Hoglan ecoeurant de facilité derrière ses fûts : double pédale et jeu de cymbales absolument unique. Enorme !

Photos : Mathieu Ezan

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