Yodelice - Les Sables d'Olonne - 12/08/2010

L'actualité culturelle des Sables d'Olonne s'anime à nouveau. Le nouveau remblai est ambiancé. On peut même assister à un concert décadent de Jessie Evans les pieds dans le sable (et elle, la tête dans l'eau). Dans le complexe des Atlantes, face à l'océan, la salle de la Frégate bénéficie cette été d'une bien belle programmation : Izia, Macéo Parker et donc Yodelice. Et le public répond présent. Jeune, âgé, Sablais, vacanciers.. Le public est hétéroclite, pas forcément habitué des salles de concert. Mais, à 10 euros le billet, on s'empresse de découvrir des talents sur scène avec une bonne humeur communicative. Comme ce sourire qui n'a jamais quitté le visage de Tatiana Heintz, accompagnée de Gilbert Trefzger : Okou, le duo, première partie du concert. Electrisant la Frégate avec sa slide guitare, Gilbert, suisso-égyptien, épaule à merveille Tatiana franco-ivoirienne au coffre assez impressionnant. 50 minutes d'un métissage teinté de folk et de blues avec même un single très entrainant (To The Bone) qui chauffe les spectateurs. Serpentine, leur premier album à écouter sur Spotify : ici.

Accompagné d'un batteur, d'un violoncelliste, de Simone, choriste (à l'occasion aux percus, aux claviers, voire en lead) et d'un autre guitariste, Yodelice nous embarque dans son monde de Spookland avec un début de concert très convaincant : des "Breathe In" à la Tool, des percus, un bon riff metal et un solo à la Jimmy Page suivi de mon (court) morceau préféré : le hanté Shadow Boxing, encore lui bien électrisé. On peut s'arrêter là, le concert est réussi. Pour retranscrire son univers, il pouvait prendre l'option Nosfell, créant un mur opaque entre lui et son public. De l'artiste, il ne gardera que quelques danses tribales, des loops bien tripants et un sacré jeu de guitare.... électrique cette fois-ci. Tout ce que l'on attend de Maxim Nucci, petit génie de la six cordes pendant ses années londoniennes avant de se faire connaître en France pour d'autres raisons. Il faudrait plutôt rapprocher un concert de Yodelice d'un show d'Aaron : des titres qui prennent de l'ampleur sur scène, des artistes français parfaitement à l'aise en anglais, une communication simple et efficace avec le public. Et d'excellents morceaux bien sûr. Yodelice a déjà beaucoup tourné pour son Tree of Life et les mélodies sont ancrées dans l'imaginaire collectif : Insanity, Free ou bien sûr le tube Sunday with the Flu, interprété en version longue avec des "lalalala" repris par le public. Mais, ce classique (comme le Lili d'Aaron) interprété en toute convivialité avec tout le groupe en devant de scène et non de façon ostentatoire en rappel. Le second album Cardioid sort à l'automne. Le nouveau single More Than Meets The Eye, acoustique en version studio, est balancé Les Paul en avant avec un riff encore plus "Fille du Père Noël de Dutronc". On ne leur en veut pas car ces nouveaux morceaux parfaitement intégrés dans la set list depuis des semaines, annoncent de futurs concerts bien rock n' roll. Le choix de la reprise de Midnight Radio (du musical Hedwig and the Angry Inch) fait décoller le show dans les étoiles (comme en son temps le Bachelorette d'Aaron) au son de ses "Lift Up Your Hands". Yodelice va communier avec son public jusqu'à l'hispanisant Cloud Nine : on quitte Spookland en tapant du pied et des mains. Sortir d'un tel concert et se retrouver face à l'Atlantique, un luxe que l'on peut s'offrir aux Sables d'Olonne en espérant que les artistes se pressent désormais tous les étés aux Atlantes.