Guns N' Roses - Zenith - Lille - 02/10/2010

Ce billet aurait pu se résumer à une courte phrase : le concert des Guns N' Roses était parfait.

Justifions malgré tout. Au niveau des horaires tout d'abord. Le groupe débarque sur scène à 22h30 ce qui n'est pas si tard (contredisant cependant le second couplet de Mr Brownstone) et la quitte à 1 : am. Faites le calcul : 2h30 de show qui surpassent de la tête, des épaules, du chapeau, du bandana, de ce que vous voulez leur retour à Bercy de 2006. Entre temps, l'excellent Chinese Democracy est sorti et les morceaux sont parfaitement rôdés. Sous la houlette d'Axl Rose et de la direction musicale de Ron Thal, les arrangements sont au millimètre. Ashba a remplacé Robin Finck pour le mieux. Les intermèdes entre les titres sont devenus de véritables intros plutôt efficaces (James Bond, Another Brick In The Wall, Ziggy Stardust, Pink Panther) loin du gloubiboulga de Finck par exemple. Les nouveaux musiciens de Guns N' Roses sont parfaitement crédibles : Frank Ferrer insuffle un souffle inédit à la batterie et ceux qui se souviennent des concerts de Ron Thal dans les plus petits clubs parisiens avec Bumblefoot ne peuvent que se réjouir dans le voir exécuter les solis de Slash avec sa superbe guitare double manche dont l'un fretless (le Zenith offrant au groupe une acoustique assez exceptionnelle ce soir). En 2006, Ron Thal était sur la pointe des pieds et maintenant c'est le patron (qui désormais chante l'intro de Better). Bien sûr, le vrai boss est Axl Rose qui ce soir d'octobre lilllois est dans une forme éblouissante. Conscient d'être en voix, il peut partager son entrain avec un public nombreux. A l'échelle d'un Zénith comble.

C'est aussi le grand avantage de ce concert, il a lieu dans un cadre presque intimiste en comparaison des salles habituellement fréquentées. Une proximité exceptionnelle qui nous permet de communier au mieux. Un public assez hétéroclite. Des trentenaires qui revivent leurs premiers émois musicaux : ces deux femmes qui apparaissent les yeux embués sur le grand écran, récitant avec émotion les paroles de November Rain et Don't Cry (jouée en intégralité contrairement aux habitudes) et des jeunes voire des enfants. A la fin du show, on pouvait entendre une petite fille de 9-10 ans témoigner à son grand frère de 5-6 ans de plus à quel point elle avait apprécier son "premier concert". "Et tu commences avec les Guns, c'est la classe" lui répond-t-il. Et quel spectacle ! Comme un premier 14 juillet avec moult écrans, flammes, explosions, tempête de confettis. Et surtout un répertoire absolument exceptionnel. Tous les ans, on recherche le groupe qui peut faire l'unanimité au Hellfest, comme le temps d'un titre d'Europe il y a deux ans. Les tubes des Guns N' Roses seraient un souvenir mémorable. Et ne me répondez pas qu'on les a déjà eu. Slash peut ramener tous les Kennedy qu'il souhaite (et la famille est nombreuse ah ah) au chant, cela reste un placebo. Axl Rose a encore démontré hier qu'il est un frontman unique vivant chaque syllabe de son art. Et ses lyrics se délivrent de lèvres en lèvres au fil du set. La hargne de Chinese Democracy, Welcome to the Jungle, It's So Easy, You Could Be Mine, I.R.S., Whole Lotta Rosie (incroyablement version du titre d'AC/DC). Les déhanchements de Mr Brownstone, Live And Let Die, ou Rocket Queen. La poésie de Sorry, This I Love, Street Of Dreams, Sweet Child O' Mine, November Rain, Don't Cry, Madagascar. Et tout simplement la fête durant Knockin' On Heaven's Door, Nightrain et bien sûr Paradise City. Un bon concert est possible grâce à de bonnes chansons et toutes celles ci sont irrésistibles. Il y a près de 20 ans, deux groupes m'étaient incontournables : Guns N' Roses et Megadeth. Pouvoir les voir en 2010 plus en forme que jamais est tout simplement magique.