Hiroshima Mon Amour - L'Espal - 16/05/2011

Quatre ans après Nuit et Brouillard, Alain Resnais poursuivait avec Hiroshima Mon Amour son travail de mémoire. Cette fois-ci, il y associait la passion amoureuse, au cœur de l'œuvre de Marguerite Duras, scénariste du film. Une passion adultère entre un Japonais et une Française dans un Hiroshima post-catastrophe nucléaire. Les souvenirs de la Seconde Guerre mondiale remontent au fur et à mesure de l'étreinte des corps comme celle qui unit cette femme à un Allemand pendant la guerre à Nevers. On y retrouve aussi en écho la vie de Duras : sa jeunesse en Asie et son activité littéraire dans le Paris occupé, côtoyant collabos du milieu littéraire mais s'engageant dans la Résistance. L'interprétation exige le don de soi : deux êtres nus dans un halo de Lumière, face aux projections des drames précités, errant à la lumière d'une lampe poche. La lumière joue ici un rôle fondamental dans la mise en scène : une pénombre maîtrisée pour suggérer plutôt que dévoiler. Associée à un débit plutôt monotone, elle peut par contre lasser. Ne distinguant que peu les visages, le spectateur ne peut se rattacher à l'expression des acteurs quand le propos est moins accrocheur. Subsiste la performance physique d'un homme et d'une femme profitant de l'instant présent d'un amour impossible (maintenant ou Never).