Les groupes cultes du Rock en Seine

Foo Fighters et Deftones ont publié leurs premiers albums en 1995, qui furent d'emblée adoptés par les lycéens de l'époque. Depuis, ces groupes n'ont cessé de dynamiser la scène alternative. Ils viennent de sortir tous deux des disques très réussis où l'on retrouve, pour chacun, une identité jamais reniée. De quoi nous concocter une set list imparable, servie par un son parfait, puissant et clair (une constante dans ce festival).


Les Foo Fighters n'avaient pas foulé une scène française depuis leur performance au Rock en Seine 2005. Cette fois-ci, ils reviennent en superstar. Le créneau alloué à leur statut de tête d'affiche était plus de l'ordre de 90 minutes. Le groupe va commencer leur set un quart d'heure en avance, pour finalement se produire pendant 2h05. Respect ! Sur le récent et excellent documentaire Back and Forth, retraçant la carrière du groupe, Dave Grohl confiait à la caméra ses doutes, en 2008, pour réussir à animer ses deux soirs en tête d'affiche à Wembley. Quelle modestie Dave ! La musique des Foo Fighters, emmenés par un tel frontman, est taillée pour les stades. Dave Grohl invective les 40 000 spectateurs, descend dans le photo pit, fait chanter les refrains emblématiques dans des fins à rallonge. Quel charisme et quels morceaux ! Le groupe commence son set par les titres de son nouvel album Wasting Light, qui est presque déjà un classique tant les Burning Bridges, Rope, White Limo, AlandriaWalk ou These Days s'intègrent parfaitement dans le set. Pourtant, on pourrait craindre le temps mort tellement l'adrénaline monte pendant la flopée de singles interprétés. The Pretender fait allumer les premiers fumigènes, My Hero est scandé par un public qui doit lui dédicacer, Mais, il n'en est rien et le show des Foo Fighters n'est qu'un flot ininterrompu de bons moments : Cold Day In The Sun chanté par Taylor Hawkins, les oldies Learn To Fly, Breakout ou Monkey Wrench... Plus ou moins libéré d'une deadline, on espère donc retrouver tous les tubes qui nous manquent encore dans l'enchaînement final (entrecoupé d'une reprise assez drôle de Young Man Blues) : Best Of You, Time Like These, All My Life et Everlong. La célébration est totale. Le Rock en Seine est à genoux et espère bien ne pas mettre à nouveau six ans pour se relever et bondir tel Dave Grohl derrière son pied de micro.


En 2010, Deftones signait un retour en force. L'album Diamond Eyes fait l'unanimité. Au Hellfest, on découvrait des musiciens très affutés ce qui n'avait pas été toujours le cas les années précédentes, loin de là. La musique du groupe est sûrement le choix le plus heavy de la programmation du Rock en Seine mais finalement les Deftones collent parfaitement à l'atmosphère de cette fin d'après midi. C'est un groupe qui parle toujours aux jeunes et beaucoup de spectateurs ont envie, une autre fois dans le week-end, de revivre leur quinze ans. Le son est encore parfait, la set list très bien pensée et visiblement le groupe a envie de s'éclater. En un mot ou en cent, mon meilleur concert des Deftones. Preuve en est faite sur Diamond Eyes et Rocket Skates : Chino quitte souvent son estrade pour parcourir la scène de long en large vers un public bien réceptif, le nouveau bassiste est bondissant, Carpenter envoie le bois et Abe Cunningham perd les quelques calories qu'il lui reste. La tension va monter d'un ton dans la foulée avec Be Quiet And Drive (Far Away) et My Own Summer ("Shove It Shove It Shove It"). BAM ! Les Deftones se disent également qu'ils peuvent peut-être intéresser un nouveau public tout en gardant les faveurs des die-hards et proposent des titres plus calmes, aux nuances parfaitement restituées par la sono. White Pony est à l'honneur sur Digital Bath ("Tonight I Feel Like Mooooooorrre"), Knife Party (avec Chino sur la barrière en mode bain de foule), Feiticeira ("Soon I'll Let You Go Soon I'll Let You Go") et bien sûr la carton qu'est toujours Change. Que cet album est bon ! Cherry Waves (de Saturday Night Wrist) fait presque figure de rareté avant l'emballage final. En effet, le groupe ne nous a toujours pas offert de titres d'Adrenaline.C'est donc parti pour un Engine n°9 bondissant et un terrible 7 Words. Deftones rules toujours et encore !

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