Mastodon - Le Bataclan - Paris - 20/01/2012

C'est l'heure de la consécration pour Mastodon. The Hunter est salué par toute la presse internationale et les fans dans le bilan musical de l'année écoulée. Ils lancent 2012 par une tournée européenne qui va rameuter les fidèles comme nous mais aussi de nouveaux disciples convaincus par la grande qualité mélodique de ce dernier album. A Paris, le Bataclan affiche complet. La salle est déjà bien remplie quand Red Fang délivre leur bon stoner rock. On constate avec plaisir que le son est puissant et clair de la fosse et du balcon. Mastodon a eu la fâcheuse réputation de ne pas toujours bénéficier d'un son à la hauteur de la richesse de sa musique. Ce soir, il n'en est rien. Les conditions sont excellentes pour apprécier le monstre. Depuis la tournée précédente, le groupe a l'heureuse habitude de commencer leurs concerts par un titre chanté par leur batteur. Si Oblivion n'est pas dans la set list ce soir là, Mastodon entre en scène avec un Dry Bone Valley, parfaitement maîtrisé par Brann Dailor. Autant l'avouer et le répéter, ce musicien est extraordinaire, à la limite de l'humain. Comment peut-on pendant plus de 90 minutes être à ce niveau de technicité, d'endurance, de musicalité ?!!! Si Mastodon peut hypnotiser son public par tant de démonstration, il n'en oublie pas de le faire participer. The Hunter fourmille de titres, comme celui-ci au groove taillé pour le live, à même de faire chanter son audience : Black Tongue ("You can run to seaaaaa!!!"), Curl Of The Burl, All The Heavy Lifting ("Just close your eyes and pretend that everything's fine").. Ce nouvel album est vraiment un classique. Si Brann Dailor focalise le regard derrière son kit de batterie Randy Rhoads (qui était guitariste, pour les néophytes), Brent (jouant avec le pied gauche cassé sur une attelle), Bill et Troy distribuent les lignes de chant et les riffs plombés (Spectrelight par exemple, pour rester sur ce nouvel album). Mais il faut dire qu'en cinq disques, Mastodon a désormais son lot de morceaux imparables. Tous ces albums sont représentés dans la dense set list retrouvant aussi la furie que l'on avait aimé au Graspop 2003 ou à la Boule Noire 2005 des titres de Remission et de Leviathan (March Of The Fire Ants, Iron Tusk et bien sûr le tube Blood and Thunder). Le groupe finit d'ailleurs son set par cette incroyable frénésie. Ces musiciens ne sont pas des machines. Ils reviennent en rappel accompagnés des barbus de Red Fang pour la célébration finale sur l'épique Creature Lives entonné par une audience le sourire aux lèvres. La créature Mastodon est bien vivante et nous dévorera encore encore à l'avenir !