Gojira - L'Oasis - Le Mans - 03/05/2012

A la veille de la sortie de leur cinquième album L'Enfant Sauvage, Gojira a parcouru un sacré chemin. Reconnu dans le monde entier, le groupe s'apprête à assurer la première partie de la tournée européenne de Metallica, célébrant l'anniversaire de leur Black Album, y compris au Stade de France. On craignait ne plus pouvoir vivre leur musique live dans l'intimité de petites salles. Plus de Festijeunes, Daily Planet, de Loco, de Nouveau Casino, de Fuzz'Yon.... Mais pourtant, voilà que le groupe annonce une tournée en club pour signer leur retour. Oui, le 3 mai, Gojira joue au Mans. Mais les habitants de cette ville le savaient-ils ? A peine 200 personnes se "pressent" à l'Oasis ce jeudi soir, dont la moitié de Tours.... Les abstentionnistes ont tort. Votons Gojira ! 
En attendant le deuxième tour de cette soirée, les jeunes Australiens de Tracer nous font patienter. Un choix de première partie qui peut sembler improbable tellement leur musique diffère de celle de la tête affiche. Ce power trio propose un rock binaire assez proche de leurs idoles Queens of the Stone Age et sonnant somme toute très.... australien. Sans trop de rapport avec ce sentiment, le meilleur moment de leur concert fut, malgré tout, leur reprise de War Pigs de Black Sabbath.
Metallica continue de retentir dans la sono puis à 21h40, on retrouve les Gojira comme si on les avait laissé hier. Le nouvel album ne sortant que le 25 juin, le groupe nous livre une set list d'une heure et dix minutes parcourant sa déjà riche carrière. D'entrée, on rajeunit d'une dizaine d'années sur Space Time et Clone. Malgré la faible affluence (sans parler des spectateurs immobiles des gradins), Gojira se fait plaisir. Certes, la proximité avec la scène renforce cette impression mais les musiciens n'ont jamais autant communiqué avec le public ("Vous habitez tous à Le Mans ? Oui ? Bon ben je vais continuer à le dire comme ça alors"). La température monte de plusieurs crans sur un Backbone toujours aussi dévastateur tout comme la précision chirurgicale d'un Remembrance. Même si quels petits problèmes techniques émaillent la performance à force de malmener leur instrument, le groupe cherche aussi à innover par rapport à des concerts récents : version longue du bondissant Flying Whales ou de l'écolo Toxic Garbage Island. Si la machine à blast est toujours de sortie (Wisdom Comes), c'est sur le plus ambiancé Oroborous que Gojira touche la grâce : ce morceau assemble ce que la musique nous offre de plus cher, une osmose de justesse technique, de mélodies aériennes ou d'outre tombe et des lyrics magnifiquement hantés. Quand les dernières notes de Vacuity résonnent, le public en veut encore. Gojira ne va pas donner, en rappel, dans la surenchère de tubes (pas de Love ou A Sight to Behold). On décolle vers Mars et Sirius au son d'Ocean Planet et d'une version à tiroirs de Where Dragons Dwell pour laquelle les musiciens entrent littéralement en transe. Comme sur la tournée de ce sublime album, on quitte la salle presque sonné devant tant de feeling, de puissance et de sympathie. GOJIRA PRESIDENT !


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